Les films japonais à voir au cinéma en 2018

L’année 2018 s’annonce très riche pour les passionnés de cinéma japonais.

Dans la continuité de l’année 2017, l’animation japonaise est bien partie pour confirmer son succès critique et populaire. A tel point que chaque sortie au cinéma constitue désormais un petit évènement sur les réseaux sociaux et dans la presse écrite.

Pour moi, l’animation japonaise, c’est avant tout une source d’évasion. Une ouverture magique vers l’imaginaire propice à créer des univers et des personnages uniques que l’on n’oublie pas. Même 5 ou 10 ans après, j’ai toujours le même plaisir « enfantin » de découvrir un nouveau film d’animation !

Mais ne nous trompons pas, elle existe depuis longtemps et elle existait déjà en dehors des films d’Hayao Miyazaki . Le succès de la distribution de films comme « your name » ont permis de mettre en lumière cela et donc aux cinémas de miser davantage sur les films d’animation japonais. Cela reste assez précaire. Par exemple la société Wild bunch, à qui l’on doit la distribution en France du magnifique « la tortue rouge » en 2016 est aujourd’hui en grande difficulté financière.

Le long métrage japonais a pour lui ce caractère plus intime, plus transgressif aussi. Il nous livre des d’histoires marquantes, qui nous interrogent sur nos valeurs et notre mode de vie. Mises en perspective, elles permettent toujours d’analyser et de comprendre la société japonaise.

Après une année 2017 un peu décevante, j’espère que les « poids lourds » de la réalisation (Kurosawa, Kawase, Kore eda) parviendront à nous surprendre en 2018.

Si vous souhaitez découvrir le cinéma japonais, je vous encourage à aller voir les films en salles pour profiter pleinement du spectacle.

Comme autant de mois dans l’année, voici les 12 films que j’attends le plus en 2018. Et vous quel(s) film(s) attendez vous le plus ?

Catégorie films d’animation :

1- « Miraï, ma petite sœur » de Mamoru HOSODA (date de sortie : 26 Décembre 2018)

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Le réalisateur :

Très vite surnommé «nouveau Miyazaki », le natif de Kamiichi a su garder la tête froide et assumer son statut pour réaliser de grands films d’animation (« Summer Wars », « Les Enfants-Loups », « Le Garçon et la Bête »).

Si on reconnait, au premier coup d’œil, son identité graphique (les dessins des visages et les expressions), c’est aussi la manière d’aborder le thème de la famille, du développement personnel face aux épreuves de la vie et l’amour qu’il incorpore dans ses histoires que je souhaite valoriser.

 Le film :

« Mirai » raconte l’histoire d’un jeune garçon qui, suite à l’arrivée dans la famille de sa petite sœur, découvre un jardin mystérieux. Il emprunte une passerelle, lui permettant de voyager dans le temps et de rencontrer sa mère quand elle était petite fille, ainsi que son arrière-grand-père quand celui-ci était un jeune homme. Ces aventures, remplies de fantaisie, permettront à l’enfant de changer de perspective et vont l’aider à devenir le grand frère qu’il est censé être.
Le réalisateur japonais a déclaré que ce projet était très personnel et s’inspirait de sa propre expérience en tant que père de deux jeunes enfants.

C’est le film d’animation que j’attends le plus cette année. J’espère ne pas être déçu ^^. « Mirai » devrait sortir avant l’été 2018, et sera distribué au Japon par Nippon TV.

2- « Mary et la Fleur de la sorcière » de Hiromasa Yonebayashi (date de sortie : 21 février 2018)

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Le réalisateur :

Hiromasa Yonebayashi a longtemps travaillé chez Ghibli. Il a participé à de nombreux films de Princesse Mononoke à Ponyo en passant à Jin-Roh, et réalisé même deux films : Arrietty, le petit monde des chapardeurs (2010) et Souvenirs de Marnie (2014).

Le film :

C’est l’été. Mary vient d’emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu’une fois tous les 7 ans. On l’appelle la « fleur de la sorcière ». Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l’école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s’élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages. Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…

Un film qui rappelle beaucoup Kiki la petite sorcière. J’espère que Yonebayashi saura introduire suffisamment d’originalité pour ne pas nous laisser sur cette impression.

3- « Fireworks » d’Akiyuki Shinbo et de Nobuyuki Takeuchi (date de sortie : 3 janvier 2018)

 Image associée

Les réalisateurs :

Deux réalisateurs d’expérience, spécialisés dans l’animé mais peu connus du grand public. Akiyuki Shinbo est connu en France pour les séries Nisekoi, Monogatari et Yu Yu Hakusho. Pour la réalisation de ce film, il est associé à Nobuyuki Takeuchi, un ancien du studio Ghibli qui était un des animateurs principaux pour les films « Ponyo sur La Falaise », « Le Château Ambulant », « Le Royaume Des Chats » et « Le Voyage de Chihiro ».

Le film :

Sorti cet été au Japon, nous aurons le privilège de découvrir « Fireworks » en France, dans à peine cinq mois. C’est l’adaptation d’un drama sorti au japon en 1993. Il raconte l’histoire de Nazuna, une discrète collégienne qui va profiter d’une belle journée d’été pour défier ses deux amis Norimichi et Yusuke, dans une course de natation. Celui qui remportera, aura la chance d’aller assister avec elle au feu d’artifice. Ce que les deux amis ne savent pas encore, c’est que Nazuma  doit déménager le lendemain, loin d’ici avec sa mère, suite au divorce de ses parents et a choisi de s’enfuir avec le gagnant de la course pour y échapper.

Clairement le film reprend les codes du film « Your name » et surfe sur son succès. Une histoire d’amour contrariée avec une belle qualité d’animation. Même si on sait à quoi s’attendre, la recette fonctionne.

4- « Silent voice » de Naoko Yamada (date de sortie : 22 août 2018)

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Le film : Nishimiya est une élève douce et attentionnée. Chaque jour, pourtant, elle est harcelée par Ishida, car elle est sourde. Dénoncé pour son comportement, le garçon est à son tour mis à l’écart et rejeté par ses camarades. Des années plus tard, il apprend la langue des signes… et part à la recherche de la jeune fille.

« Silent voice » est des films d’animation les plus émouvant que j’ai vu. Une merveille d’émotion et de sensibilité. C’est l’adaptation d’un manga de Yoshitoki Ōima. Le film d’animation est sorti il y a assez longtemps au Japon, le17 septembre 2016. En France, on attend donc impatiemment de sa sortie.

Ce sera chose faite cet été grâce au distributeur Art House Films et à une campagne de financement participatif originale (dont une partie de l’argent sera versée à une association de sensibilisation au harcèlement).

Si ce film est déjà bien connu par les passionnées d’animation, j’invite aussi tous les amateurs de cinéma à aller le voir au cinéma pour profiter d’une expérience unique et bouleversante.

Catégorie longs métrages

5- « Avant que nous disparaissions » de Kiyoshi Kurosawa (date de sortie : 14 mars 2018)

Image associée

 Le réalisateur :

 J’ai déjà parlé de KUROSAWA dans la critique du film « Creepy ». Ce que j’aime chez ce réalisateur, et donc, ce que j’attends en 2018 dans ce nouveau film, c’est sa manière de mêler un univers fantastique à l’intime et le romantisme du quotidien. J’espère que le film sera réussi de ce côté-là !

Le film :

 Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné. Au même moment, de curieux phénomènes se produisent en ville. Un journaliste Sakurai décide de mener l’enquête.

Avec ce film, Kurosawa semble retrouver ses ambitions avec une histoire plus aboutie que son dernier film « creepy ». Dans ce film, les extraterrestres ont forme humaine et leur mystérieux pouvoir leur permet de dérober aux humains une part de leur psychisme. A noter que c’est un film à petit budget, « sans grands effets spéciaux ».

Avis aux amateurs d’univers étranges et fantastiques, en 2018, le maître Kurosawa is back !

LE RETOUR de Naomi Kawase avec 2 films : « Vers la lumière » et « VISION »

 La réalisatrice :

 Naomi Kawase est née à Nara en 1969. Elle étudie les Arts Visuels à Osaka dont elle sort diplômée en 1989. En 1997, elle devient la plus jeune lauréate de la Caméra d’or pour son premier long métrage, Suzaku, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au festival de Cannes.

Très personnel, le cinéma de Kawase reste singulier. Profondément autobiographique, il est traversé par des thématiques liées à l’absence, la souffrance et les épreuves de la vie. Il se caractérise par une grande sensibilité, ou la féminité et la poésie sont toujours capables d’apporter une consolation. Par sa manière de filmer aussi, elle se démarque par sa capacité à se projeter dans ses films et existe presque à travers eux.

Très impliquée dans l’apprentissage et la transmission du savoir, elle a aussi fondée en 2010 le Festival International du Film de Nara, dédié à la promotion de la jeune création cinématographique.

On peut reprocher à N. Kawase une certaine complexité de ses messages et rester hermétique à sa manière de filmer. Mais il faut reconnaitre qu’elle est actuellement une des réalisatrices japonaises les plus prolifiques et les plus talentueuses. A ce titre, n’hésitez pas à voir ou revoir « les délices de Tokyo » qui est pour moi son meilleur film.

6- « Vers la lumière » (date de sortie : 18 janvier 2018)

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Misako passe son temps à décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure. Son métier d’audio descripteur de films, c’est toute sa vie. Lors d’une projection, elle rencontre Masaya, un photographe au caractère affirmé dont la vue se détériore irrémédiablement. Un récit hypnotique, plein de poésie, entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit.

A noter que la musique est l’œuvre de l’excellent trompettiste Ibrahim Maalouf, proposant un mélange unique et inédit dans le cinéma japonais. Une raison de s’intéresser à ce film.

7- « Voyage à Yoshino » (date de sortie : 28 novembre 2018)

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Une essayiste française en voyage au Japon se rend dans la ville de Nara. Elle fait la rencontre d’un homme mystérieux qui vit dans les montagnes. Malgré la barrière de la langue et de la culture, tous les deux vont se rapprocher.

Si le scénario s’inscrit dans la lignée des derniers films de la réalisatrice, ce film promet d’être une bonne surprise pour le retour de la réalisatrice dans sa ville natale Nara. Le choix de Juliette Binoche comme actrice principale est une très bonne idée. Je suis curieux de voir comment N. Kawase va exploiter le talent et sa sensibilité à fleur de peau.

8- « Ho lucy ! » d’Atsuko Hirayanagi (date de sortie : 31 janvier 2018)

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La réalisatrice :

 Atsuko Hirayanagi est née en 1975 à Nagano mais elle a étudié les Beaux-Arts aux Etats Unis. C’est assez rare, encore aujourd’hui, pour les réalisateurs japonais d’avoir cette double culture. Son court métrage de fin d’études, déjà intitulé « Oh Lucy ! », a reçu plus de 30 prix dans des festivals internationaux.

Le film :

 Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo, entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers.
Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au Sud Californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?

Ce qui m’intéresse avec ce film, c’est la confrontation entre la culture japonaise et occidentale dans un road trip déganté. Comme lorsque l’on voyage dans un pays étranger, j’apprécie particulièrement ce mélange des genres, surtout lorsqu’il est abordé avec humour. J’espère que le scénario sera assez audacieux pour ne pas nous décevoir.

9- « Laplace’s Witch » de Takashi Miike (date de sortie : courant 2018)

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Le réalisateur :

Takashi Miike c’est pour moi le maître des films d’horreur made in Japan. Takashi Miike (三池 崇史), est né le 24 août 1960 à Yao, petite ville près d’Ōsaka, au Japon. C’est un des réalisateurs japonais les plus prolifiques mais aussi très controversé. Il incarne un cinéma d’horreur totalement décomplexée, innovant, moderne, et à l’esthétisme assumé.

Son défaut est de se perdre parfois dans la provocation et de manquer de maîtrise .

Il revient donc en 2018, pour mieux nous faire frisonner.

Le film :

L’histoire commence par deux personnes sont empoisonnées dans des sources chaudes situées dans différentes régions. La police demande au professeur Shusuke Aoe (Sho Sakurai), qui est géochimiste, de déterminer si les décès sont des accidents ou des meurtres. En enquêtant sur les cas, Shusuke Aoe rencontre Madoka Uhara (Suzu Hirose). La police commence à soupçonner que Madoka pourrait être liée aux décès et à un troisième cas.

10- « The man from the sea » de Koji Fukada (date de sortie : courant 2018)

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Le réalisateur :

Koji Fukada est un jeune réalisateur né en 1980 à Tokyo.

En 2017, « Sayonara » était son troisième film à sortir en France, après « Au revoir l’été » et « Harmonium ». C’est ce dernier qui lui a permis d’être connu du grand public et reconnu par la critique, suite à sa récompense au festival de Cannes 2016 (Prix du jury dans la catégorie un certain regard).

Le film :

Une ville indonésienne, située en bord de mer, a été détruite par la guerre et un tsunami. Un homme est retrouvé sur la côte par Atsuko et son fils, alors qu’ils tentent de reconstruire ce qui a été abimé. Bientôt, on découvre que cet homme, qui souffre d’amnésie, est connecté à de nombreux cas miraculeux…

11- «The Third Murder » de Hirokazu Kore-eda (date de sortie : 4 avril 2018)

Le réalisateur :

Hiro­kazu Kore-Eda est né en 1962 à Tokyo. Diplômé de la prestigieuse université de Waseda, il démarre sa carrière en tant qu’écri­vain de nouvelles. Puis, il devient assis­tant-réali­sa­teur au sein d’une compa­gnie de télé­vi­sion pour laquelle il réalise de nombreux docu­men­taires. Il est révélé sur le plan inter­na­tio­nal avec le film drama­tique « Nobody knows », sélectionné au festi­val de Cannes.

Ces films ont souvent en commun les thèmes du souvenir, des relations entre les parents et les enfants et le thème de l’absence.

Le film :

Le grand avocat Shigemori est chargé de défendre Misumi, accusé de vol et d’assassinat. Ce dernier a purgé une peine de prison pour meurtre 30 ans auparavant.
Les chances pour Shigemori de gagner ce procès semblent minces, d’autant que Misumi a avoué son crime. Pourtant, au fil de l’enquête et des témoignages, Shigemori commence à douter de la culpabilité de son client.

L’histoire de cette avocat confronté à plusieurs versions des faits s’annonce passionnant. Dans mon E-book 2017, je reprochais à Kore eda de tourner un peu en rond dans sa filmographie, d’aborder toujours les même thèmes. Avec ce thriller, il change complètement de registre et accepte de prendre des risques tout en restant dans son style de réalisation à la frontière entre la fiction et le documentaire. Il s’attaque de front au conservatisme au travers du thème de la peine de mort, qui n’a toujours pas été abolie au Japon.

12- «Une affaire de famille » de Hirokazu Kore-eda (Palme d’or au festival de Cannes 2018 – date de sortie : 12 décembre 2018)

SHOPLIFTERS: une affiche teaser pour le nouveau Kore-Eda

Le film : Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, les membres de cette famille vivent heureux, jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets…

Kore eda revient à son thème favori, la famille. Reste à savoir si l’univers et le message ne seront pas redondant avec ceux de ces derniers films. Le casting est lui déjà particulièrement réussi. On retrouve Lily Franky (Tel père, tel fils), Sakura Andô (Love Exposure, For Love’s Sake), Kirin Kiki (Les Délices de Tokyo) et Miyu Sasaki. Le film sortira en juin au Japon . On espère une sortie pour la fin de l’année en France.

Les films japonais à voir au cinéma en 2018

2 commentaires sur “Les films japonais à voir au cinéma en 2018”

  1. Super votre blog,
    Je recherche un film vu dans l’avion dont je ne retrouve pas le titre!
    Peut être pourrez vous m’aider. C’est l’histoire d’une famille dans laquelle la maman est atteinte d’une maladie incurable et qui avant de mourir écrit des lettres pour tous les anniversaires de ces deux enfants jusqu’à leurs vingts ans. C’est superbe et j’aimerzis Retrouver le titre et le réalisateur

     

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