L’île interdite de Dejima à Nagasaki

Le 17 novembre, j’ai assisté au Musée Guimet à la diffusion d’un documentaire sur le Japon. Réalisé par Jean Antoine, il nous présente l’histoire du Japon, et particulier le passage de l’époque d’Edo à la restauration Meiji (en 1868). Cette restauration du pouvoir de l’empereur qui représente l’ouverture du Japon au monde et donc un bouleversement culturel et une révolution économique.

J’ai adoré ce documentaire en 5 épisodes. Très instructif, il représente le Japon de l’époque de manière très authentique et détaillé, notamment à travers la reconstitution de scènes de la vie quotidienne. La voix de Jean Antoine, résonne comme le témoignage de son amour pour ce pays, son histoire et sa culture, avec aussi beaucoup d’humour. Fruit d’un travail de plusieurs années, et d’un partenariat inédit entre la RTBF, la Rai et la NHK, il est sorti en 1983.

Ce qui m’a marqué c’est qu’il a été tourné dans 167 lieux de tournage. Le résultat est bluffant de réalisme. Le travail de reconstitution, à la frontière entre le documentaire et le cinéma, est parfait pour appréhender l’histoire du Japon.

Parfaite illustration de ce « superbe isolement » (titre de l’épisode 4), l’île de Dejima a longtemps été le seul lien entre le Japon et le monde extérieur.

Les origines et les caractéristiques de l’île

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Dejima est la 1ere île artificielle du Japon. Elle est érigée en 1636 par le Shogun Togukawa. A cette époque le Japon vit sous l’autorité du Shogun, dans une société féodale, isolée du monde extérieur.

Le but de cette île est donc uniquement de faire du commerce avec le reste du monde. C’est un simple comptoir commercial.

Elle est successivement habitée par les portugais (qui seront chassés du Japon) puis par les néerlandais. Ils sont les seuls autorisés à résider à Dejima après la fermeture du pays au monde extérieur en 1641 (Sakoku). La construction de l’île est financée par 25 marchands japonais de Nagasaki. Elle est édifiée avec des grosses pierres empilées dans l’eau de mer.

La superficie est d’environ 1,5 hectare. C’est donc une île minuscule, qui représente une infime partie du port de Nagasaki.

Quand la marée est basse, elle n’est séparée de la ville que par un fossé. Elle est reliée par un simple pont de bois, qui sera remplacé en 1678 par un pont de pierre. Un autre détail était révélateur de la méfiance les Japonais : Un panneau en japonais avertissait interdiction de franchir ce pont, ce qui lui vaut son surnom d’île interdite.

Une architecture unique

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D’après les historiens, 600 hommes vivait à Dejima, des maisons à deux étages situées a proximité de la factorerie hollandaise. L’architecture des maisons est singulière. Un mélange unique entre le style Européen et Japonais. On retrouve ce style dans d’autre ports japonais qui se sont ouverts au commerce sous l’ère Meiji, notamment celui de Kobe.

Que devient l’île aujourd’hui ?

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Aujourd’hui, Dejima n’est plus isolée. Elle fait partie intégrante de la ville de Nagasaki. Elle est située à proximité du quartier chinois (qui ont eux aussi joués un rôle important dans le cadre de l’ouverture commerciale).

Depuis les années 90, elle fait l’objet d’un chantier de restauration, pour témoigner aux touristes de cette époque. Le projet vise à même à creuser à nouveau des canaux.

Une reconstitution en miniature de l’île est visible. Vous pouvez aussi visiter les maisons.

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Comment y aller ? :

Le mode de transport à privilégier à Nagasaki est le tramways. Plein de charme, il permet de se replonger dans l’histoire et de parcourir tranquillement les rues de la ville. Pour vous rendre à Dejima, il faut prendre la ligne 1 jusqu’à la station Dejima ( environ  minutes depuis la gare de Nagasaki pour un prix de 120 yen).

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2 commentaires sur “L’île interdite de Dejima à Nagasaki”

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