Regarder un film d’horreur japonais (J-horror), c’est une expérience, très différente de toute autre forme de cinéma. Cela peut vous déstabiliser, vous plaire ou vous déplaire, mais cette expérience qui laisse rarement indifférent.
Aujourd’hui je vous présente trois films que à découvrir en version restaurée à partir du 13 avril au cinéma. Je suis certain que vous en connaissez au moins un : RING, AUDITION et DARK WATER.
La J-horror est unique. A mon sens, cette singularité résulte de deux éléments qui en font l’intérêt de ces films japonais.
-Une réalisation, centrée sur l’aspect psychologique, qui génère du mystère et de la tension, sans avoir besoin d’effets spéciaux. Une mise en scène qui joue sur les effets d’ombre et de lumière. Une musique qui brille par son absence, l’alternance des silences et des sons naturels, une musique qui s’efface pour renforcer l’intensité. Ce n’est pas ce que l’on voit qui fait peur, c’est ce qu’on ne voit pas. Notre imaginaire est mis en alerte de façon permanente. Pour toutes ces raisons le cinéma d’horreur nippon nous plonge dans une ambiance unique, très différente des films d’horreurs Américains. D’ailleurs Hollywood a essayé des remakes de Ring et Dark Water (avec de gros moyens), mais bien éloignées de la qualité des oeuvres originales. Une « créativité » est une “scénographie” qui dépasse le cadre du visuel.
-C’est encore plus vrai lorsqu’on s’intéresse à l’histoire, qui dévoile le passé des personnages. Elle révèle toujours des messages sur la société japonaise. Elles sont aussi pleins de symboles. La représentation des fantômes est très différente de celle que l’on connaît en occident et profondément ancrée dans l’histoire, marquée par les traditions. Le fantôme japonais n’est pas une créature démoniaque. C’est un être à part entière qui cherche avant tout à faire passer un message aux vivants. Dans la croyance populaire, ceux qui ont laissé sur terre des chagrins, des colères, ou une envie de vengeance ne peuvent pas quitter ce monde définitivement. Leur âme se manifeste en apparaissant à certaines personnes pour partager ces souffrances. D’ailleurs, les personnages ne remettent pas en question l’existence de fantômes.
La J-horror est plurielle. On trouve de tout dans le cinéma d’horreur japonais. J’aurai l’occasion de vous parler plus en détail dans un prochain article. Des films à petit budget, expérimentaux, complètement fous et de véritables chefs d’oeuvre intemporels qui traversent les générations. Au Japon, les films d’épouvante occupent une place importante dans l’histoire du cinéma. Très en vogue à partir des années 50, ils mettaient en scène des fantômes et créatures venues rompre le calme de la campagne (voir « Kwaïdan » de Masaki Kobayashi. Dans les années 90, le mystique a investi les villes et le quotidien des japonais (voir Cure de Kiyoshi Kurosawa et Suicide Club de Sono Sion). C’est aussi le moment ou la j-horror explose et devient populaire dans le monde entier.
A côté des films de fantômes, il existe au Japon un cinéma d’horreur plus excentrique et gore où les réalisateurs ne s’interdisent rien. Il vous suffit regarder quelques extraits des films de Noboru Iguchi (Dead sushi, the machine girl) pour mieux comprendre.
Les trois films que je vous présente ici font partie de cette catégorie, les « classique » du cinéma japonais. Avec deux immenses réalisateurs : Hideo NAKATA et Takashi MIIKE.
Découvrez 3 films qui ont marqué l’histoire du cinéma d’horreur. Merci au distributeur The Jokers de nous permettre de les voir pour la première fois sur grand écran au cinéma, avec une qualité d’image au top !
« RING » de Hideo Nakata (1998)
Durée | 1h36
Tokyo, fin des années 2000, une rumeur se répand parmi les adolescents : visionner une mystérieuse cassette vidéo provoquerait une mort certaine au bout d’une semaine. Après le décès inexplicable de sa nièce, la journaliste Reiko Asakawa décide de mener l’enquête mais se retrouve elle-même sous le coup de la malédiction. Pendant les sept jours qui lui restent à vivre, elle devra remonter à l’origine de la vidéo fatale et affronter le spectre qui hante les télévisions : Sadako.
https://youtu.be/EYpSmRupW9E
« AUDITION » DE TAKASHI MIIKE (1999)
Japon & Corée du sud Version restaurée en 4k
Durée | 1h55
Shigeharu Aoyama, un producteur de films, veuf depuis sept ans, accepte sur les conseils de son collègue Yoshikawa, d’organiser une audition pour un film imaginaire afin de trouver une nouvelle épouse. Il déniche la perle rare en la personne d’Asami Yamasaki, une jeune femme douce et intelligente. Il en tombe aussitôt amoureux et, sans lui révéler son subterfuge, commence à entretenir une relation avec elle. Lors d’une escapade au bord de l’océan, Asami disparaît. L’enquête d’Aoyama révèle un angoissant secret : la disparition et le meurtre de plusieurs personnes. Alors qu’il commence à comprendre la véritable personnalité d’Asami, celle-ci réapparaît et tout bascule dans le cauchemar.
https://youtu.be/xLKFVOuVs_o
« DARK WATER » DE HIDEO NAKATA (2002)
Ce film est l’adaptation d’une nouvelle de Koji SUZUKI
Version restaurée en 4K
Durée | 1h41
En instance de divorce, Yoshimi et sa fille de six ans Ikuko emménagent dans un immeuble vétuste de la banlieue de Tokyo. Alors qu’elles tentent de s’acclimater à leur nouvelle vie des phénomènes mystérieux se produisent. Qui est cette fillette en ciré jaune qui se promène dans les couloirs ? Pourquoi un petit sac pour enfant rouge ne cesse d’apparaître entre les mains d’Ikuko ? Quelle est l’origine de ces ruissellements qui s’étendent sur les murs et le plafond de leur appartement ? Une menace venue de l’au-delà va tenter de séparer la mère de sa fille.
https://youtu.be/TD6Ta7vg_wQ
LES DATES ET LA LISTE DES SALLES DE CINEMA
- L’avant-première AUDITION de Takashi Miike vendredi 8 avril à 22h00 au MK2 Bibliothèque
- Toutes les salles ici à partir du 13 avril