« Une bataille après l’autre » (« One Battle After Another » est le titre original) est un film réalisé par Paul Thomas Anderson. Il sort au cinéma en France le 25 septembre 2025. Il s’agit de l’adaptation libre du roman « Vineland » écrit par Thomas Pynchon paru en 1990. Dans cet article, je vous donne cinq raisons d’aller voir ce film au cinéma. Les QUALITÉS du film « Une bataille après l’autre » à voir au cinéma. Le but est de vous présenter une synthèse illustrée de ses qualités, sans spoiler.
L’histoire : Ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque, Bob vit en marge de la société, avec sa fille Willa, indépendante et pleine de ressources. Quand son ennemi juré refait surface après 16 ans et que Willa disparaît, Bob remue ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé…
La bande-annonce :
Cinq raisons d’aller voir « Une bataille après l’autre » au cinéma
1) L’ambition narrative du roman portée au cinéma
Inspiré du roman Vineland de Thomas Pynchon, on perçoit clairement cette assise littéraire qui offre une profondeur supplémentaire. On peut qualifier cette œuvre de film d’auteur « grand public ». C’est assez rare pour les films Américains en ce moment, donc il faut vite en profiter.
Le film est relativement long (voir très long, il dure 2 h 42), ce qui permet de développer une fresque de personnages vraiment aboutie. La première partie du film, c’est le personnage de Bob (jeune) qui incarne un destin révolutionnaire, contre le pouvoir, l’autorité.
Dans la deuxième partie, on les retrouve des années plus tard, désabusés et ayant perdu leurs illusions. Un évènement va tout bouleverser. Une course effrénée s’enclenche pour Bob.
2) Un film fort et engagé
Le film parle de militantisme, de radicalisation, de suprémacisme blanc, de fracture sociale, de transmission générationnelle. Analyser ces thèmes de société est ambitieux et en prise directe avec nos préoccupations en 2025. C’est un film qui en dit beaucoup sur l’Amérique d’aujourd’hui. Une violence psychologique et physique qui questionne le spectateur pour l’avenir de ce pays. Car ce qui est montré rejoint clairement la réalité.
Il y a aussi une dimension plus personnelle et familiale qui est bouleversante : la relation père-fille qui est centrale. Cela donne une puissance émotionnelle au récit.
J’ai choisi comme illustration la scène où Bob ne sait plus le mot de passe requis pour accéder à la planque dans laquelle se trouve sa fille. Il a appris ce mot de passe dans le Manuel du révolutionnaire, mais après tant d’années d’abandon, d’oubli, d’usage de drogues, il ne s’en souvient plus. Elle illustre à faiblesse humaine, l’“usure” du militant, l’oubli de ce qu’on croyait essentiel. C’est une scène qui mêle tension (car il faut trouver le mot de passe pour sauver quelqu’un) et une dimension presque tragique (voir ce héros usé, vulnérable).
3) La richesse thématique
Paul Thomas Anderson parvient à concilier un grand spectacle avec son identité et génie créatif. Une ambition toujours assumée qui parvient à magnifier. Enfin un film qui utilise bien son gros budget de plus de 100 millions de dollars. Paul Thomas Anderson parvient à juxtaposer un nombre incroyable de thèmes, avec une fluidité rarement vu au cinéma. Le déroulement de l’histoire mêle spectacle, action, humour, suspense, émotion. Le résultat est à la hauteur de nos attentes, il peut être décrit comme “une comédie d’action virtuose et euphorisante”, qui par moments “malaxe… avec une fluidité et une musicalité époustouflantes”. Un film généreux et accessible qui j’espère va toucher le plus de monde pour donner envie de découvrir la filmographie incroyable de Paul Thomas Anderson.
4) Un casting à la hauteur des attentes
Le film est porté par un casting 5 étoiles avec Leonardo DiCaprio, Sean Penn, Benicio del Toro, Regina Hall. Surtout, ce qui fait la différence avec d’autres films est que tous les personnages sont incroyablement travaillés. Et la réalisation est magistrale, tant la caméra est une ligne avec les personnages, on colle à leurs aspirations et leurs angoisses. Les critiques notent que les performances sont bonnes, en particulier pour Leonardo DiCaprio (comme dans tous ces films). Une des révélations de ce film, c’est le rôle du méchant incarné par un Sean Penn magistral.
5) Un spectacle intelligent, ça fait du bien !
On trouve dans le film des scènes nerveuses, un rythme soutenu après un début dense, qui permettent de mêler action et moments de tension politique dans un pays qui se morcèle, au bord de l’implosion. La comédie est bien présente dans le film, mais de manière presque oppressante, choquante, elle nous prend à témoin d’un malaise dans la société. On ne sait plus si on doit rire ou bien pleurer.
Le film ne se contente pas de dénoncer : il met en lumière les contradictions, la désillusion, les compromis. Du début à la fin (et malgré quelques longueurs), « Une bataille après l’autre » est une pure réussite. Que ça fait plaisir de voir ce genre de film au cinéma en 2025.
L’affiche du film