Critique du film - The First Slam Dunk

Critique du film – The First Slam Dunk

The First Slam Dunk est un film d’animation réalisé par Takehiko Inoue qui sort le 26 juillet 2023 au cinéma en France. Ce film est l’adaptation de la fin de l’excellent manga de sport, plus précisement sur le thème du Basket « Slam Dunk » de Takehiko Inoue. C’est donc le créateur du manga qui a réalisé ce film. C’est assez rare pour le souligner et cela renforçait mon envie de voir ce film au cinéma. Voici ma critique du film – The First Slam Dunk.

Depuis sa sortie au cinéma au Japon en décembre 2022, ce film a un succès fou puisqu’il a rapporté plus de 261 millions de dollars dans le monde. Il est devenu le cinquième film le plus rentable de l’histoire du cinéma d’animation japonais.

En France, il a été présenté en avant première au festival d’animation d’Annecy 2023 puis au grand Rex dans le cadre d’une soirée évènement.

Studios de production : Toei Animation et Dandelion Animation Studio

Distribution en France : Wild Bunch

Petit rappel historique : le manga « Slam Dunk » a été prépublié dans le Weekly Shōnen Jump entre 1990 et 1996, puis publié en 31 tomes. Il est adapté en animé (101 épisodes) diffusés entre octobre 1993 et mars 1996 sur TV Asashi et Animax. En 1988, Inoue remporte « le prix Tezuka », le prix le plus prestigieux pour un manga-Ka.

En France, à la différence de DBZ et Sailor Moon, Slam Dunk n’a pas connu son heure de gloire à l’époque du Club Dorothée qui ne l’a pas diffusé. Les premiers épisodes sont sortis directement en VHS à la fin des années 90 mais très vite oubliés, faute de ventes. C’est grâce à l’éditeur Kana et à la sortie de l’intégralité du manga à partir de 1999 que la France va enfin découvrir le phénomène Slam Dunk.

L'HISTOIRE DU FILM

Critique du film - The First Slam Dunk

Le meneur de jeu de l’équipe de Basket du lycée Shohoku, Ryota Miyagi, joue toujours intelligemment, à la vitesse de l’éclair, tout en gardant son sang-froid. Né et élevé à Okinawa, Ryota avait un frère aîné de trois ans de plus. Sur les traces de ce dernier, joueur local célèbre dès son plus jeune âge, Ryota est également devenu accro au basket.

En deuxième année de lycée, Ryota fait partie de l’équipe de basket-ball du lycée Shohoku, aux côtés de Sakuragi, Rukawa, Akagi et Mitsui, et participe au championnat national inter-lycées.

À présent, ils sont sur le point de se mesurer aux champions en titre, les joueurs invaincus du lycée Sannoh Kogyo.

UN RECIT EMOUVANT EN FORME DE DEPASSEMENT DE SOI

Critique du film - The First Slam Dunk

Sans détour, l’histoire est un point fort pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle marque l’adaptation de la fin du manga. En effet, SLAM DUNK en animé s’est arrêté brusquement en 1996, juste avant que l’équipe du lycée Shohoku accède au niveau national.

Pour les fans comme moi, je suis heureux de voir que ce film marque sur grand écran l’achèvement que j’attendais, (et que je n’imaginais pas aussi spectaculaire sur grand écran) mais aussi de nombreuses surprises sur le sens du récit qui dévoile des émotions. Car il faut voir ce film non pas comme une fin, mais comme le commencement. Une entrée sur le terrain de Basket pour tous ceux qui vont découvrir SLAM DUNK pour la première fois. En ce sens, les qualités de ce films vous permettent de kiffer même si vous ne connaissez pas l’oeuvre d’origine. Une volonté d’ouverture avec un choix sur la construction du film.

Son déroulement est original car il est entrecoupé entre une plongée en plein match de Basket et des scènes de vie en forme de flashback dans l’histoire de chaque personnage. Du début de la finale de Basket qui oppose les deux meilleurs équipes jusqu’à la fin du match. (le déroulement de la finale de Basket (à laquelle on assiste du début à la fin)

Ensuite, on bascule rapidement en arrière pour explorer le passé de Miyagi lorsqu’il commence le basket avec son frère. Mais pas seulement, chaque personnage a droit à son flashback. On assiste à des évènements parfois cruels qui font que les joueurs ont aujourd’hui la force de se surpasser pour faire gagner leur équipe. Les émotions du passé s’entrelacent avec les actions du match présent et viennent porter la motivation de chaque joueur. On peut dire que chaque joueur a son arc dans le film en forme de leçon de vie.

Une grande partie de l’histoire est consacrée au personnage Ryota Miyagi. Un choix surprenant quand on sait que le manga Slam Dunk est centré sur l’histoire de Hanamichi Sakuragi qui au collège s’est fait éconduire par 50 filles. Quand il est entré au lycée, mais il est resté sous le choc du refus de la 50e fille qui lui a répondu : « Je suis amoureuse d’Oda du club de basket ». C’est alors qu’il croise la belle Haruko Akagi qui lui demande directement : « Tu aimes le basket ? ». Et son cœur explose ! C’est décidé : Il doit faire partie de l’équipe de basket !

Le film n’emprunte pas cette direction et nous montre comment Ryota Miyagi va surmonter les conséquences d’un drame familial. Il le fait de manière intelligente car il ne montre pas l’évènement lui-même. Il dévoile comment ce drame, cette perte, révèle en lui une force pour exprimer non seulement sa passion pour le Basket, comment il va sorti de l’ombre de son frère mais aussi une déclaration d’amour pour sa famille. Une forme de rage de vaincre pour parvenir à gagner ce dernier match décisif. La mère de Miyagi est un personnage central de cette partie de l’histoire, qui supporte la distance croissante avec son dernier fils.

Ces scènes dévoilent une jolie leçon de vie auquel on peut s’identifier pour aller de l’avant et qui donne de l’énergie positive !

UN POUR TOUS, TOUS POUR LA VICTOIRE

Critique du film - The First Slam Dunk

Au delà de cette dimension individuelle, c’est aussi la manière dont chaque joueur va pouvoir se mettre au service du collectif que l’on ressent parfaitement dans ce film. Le fait que Miyagi soit au centre du récit prend tout son sens. En tant que meneur de jeu, c’est lui qui porte le ballon sur le terrain, doit délivrer les passes. Il est donc logique qu’il porte le poids du récit.

Cela peut paraitre cliché, vu et revu dans l’animation, mais je trouve que cet aspect bien travaillé et retranscrit. Sur grand écran, les liens entre les joueurs se révèlent, la tension est palpable, on assiste à beaucoup de retournement de situation et le suspense est toujours jusqu’à la fin du film.

Concernant les bémols, je n’en vois qu’un. Je trouve que l’alternance entre scènes du match et scènes de vie des personnages m’a parfois fait perdre l’envie de me remettre dans le match de basket. Heureusement, la fin du film en forme de feu d’artifice m’a fait oublier ce sentiment. L’autre point important, c’est qu’il ne faut pas chercher à comparer ce film à ceux du studio Ghibli ou de Makoto Shinkai, ou de Naoko Yamada. SLAM DUNK est avant tout un film d’animation sur le sport. Les scènes de vie sont un plus, entre terme d’immersion mais elles n’ont pas la prétention d’atteindre l’intensité des films de genre. A ce titre, on peut dire qu’il existe un léger décalage entre le fait que Miyagi soit au centre du récit mais que c’est Sakuragi qui fait les choix les plus décisifs pendant le match.

QUAND UN MATCH DE BASKET TRANSCENDE LE CINEMA

Critique du film - The First Slam Dunk

SLAM DUNK au cinéma, c’est formidable, encore mieux que tout ce que j’avais imaginé. J’avais peur dans les premières scènes que l’animation en 2D/3D soit trop rigide. Mais dès les premiers gestes de basket, les premiers dribbles, le premier panier, on  ressent le basket-ball, le vrai.

Les animations sont efficaces et je pense que cela correspond à ce que le film essaie de faire dans la continuité de l’ADN du manga et de l’animé. Car SLAM DUNK n’est pas dans le même registre que Captain Tsubasa ou Blue Lock. SLAM DUNK est un anime de sport réaliste. Ici pas de saut de 15 mètres, ni de tir de 25 mètres. La puissance des tirs est aussi réelle que le temps qui s’écoule. Cette oeuvre est unique dans l’histoire de l’animation par sa représentation de l’action sportive. le temps s’arrête, tout le monde retient son souffle, puis l’action se lance et on l’impression d’une totale immersion. On ressent tout cela dans ce film, c’est réussi et jouissif. 

La 3D joue un rôle important. Bien que je ne sois pas fan pour retranscrire les émotions, je reconnais sa plus value pour animer les actions, les mouvements, pour trouver les bons angles de « cameras ».

Je suppose que la rotoscopie a été utilisée. Il s’agit d’une technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vues réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation. Ce procédé permet de reproduire avec réalisme la dynamique des mouvements du basket à parti de vrai joueurs qu’Inoue a du filmer.

Par la combinaison de ces techniques d’animation, le film rejoint parfaitement la mise en scène du manga, avec comme point central les joueurs et le ballon. Plutôt que de montrer des plans larges du terrain, Inoue privilégie les plans rapprochés, cela marche très bien pour révéler des effets de surprise, comme une passe décisive, un driblle ou un alley-oop à un coéquipier qui se démarque.

Je ne vous spoile rien mais je peux vous dire que les « sons » sont au coeur des actions. Ils sont parfaitement utilisés pour renforcer l’impression d’immersion, du ballon qui frappe le sol, des baskets qui foulent le parquet au panier transpercé par un dunk, on a l’impression d’assister au match de l’intérieur. Dans le money time, à la fin du film se dévoile un effet astucieux et inattendu mais qui marche à merveille dans la salle de cinéma. Pour mieux que tout le monde retienne son souffle. 

QUE REPRESENTE SLAM DUNK POUR MOI ?

Kamakura high school station cross

En 1988, Inoue remporte « le prix Tezuka », le prix le plus prestigieux pour un manga-ka. Et c’est ma première impression quand j’ai découvert cette oeuvre. J’ai été impressionné par le prestige qui s’est dégageait. Je ne connais pas l’oeuvre par coeur mais voici les qualités que pour moi c’est le meilleur manga de sport, toutes périodes confondues.

Le design des personnages d’abord. On retrouve dans le design de ses personnages et sa manière d’aborder les scènes d’action, l’influence de son mentor Tsukasa Hōjō (City Hunter, Cat’s eyes, Family compo).
La meilleur de montrer le Basket. Au début des années 90, on est dans l’explosion de la NBA dans le monde. Moi, je suis tombé en admiration de la Dream team aux JO d’été à Barcelone en 1992. J’étais haut comme trois pommes, je ne comprenais pas toutes les règles du Basket mais je me souviens d’avoir été émerveillé par le spectacle et le show de Scottie Pippen, Michael Jordan, Karl Malone, Charles Barkley, Magic Johnson (un des joueurs favoris d’Inoue dont l’équipe préférée est les LA Lakers)… Tous ces talents individuels au service du collectif et du spectacle. C’est ce qui m’a donné l’envie de m’intéresser à à ce sport. Slam Dunk, c’est aussi l’histoire de quelqu’un qui ne sait pas quelle est sa place dans la société. Lui est hyper grand pour un japonais, peu populaire auprès des filles.
Slam Dunk, c’est la NBA des années 90. On retrouve les chaussures et les joueurs de l’époque. Mieux, avec des phases qui expliquent les règles du basket, Inoue se mue en prof de Basket. Et ses explications et conseils sont toujours pertinents ! Slam Dunk a changé ma vision pour le Basket, il l’a éguisé. Pour moi c’est une oeuvre inoubliable.
A cette période, l’équipe des Chicago Bulls domine la NBA. On retrouve dans l’animé plusieurs références, la couleur des maillots, le physique des personnages (Hanamichi Sakuragi pour Dennis Roman, même si le personnage du manga a les cheveux rouges avant l’ailier fort des Bulls, Kimonobu Kogure et John Paxson). Mais c’est surtout la représentation hyper fidèle des actions et mouvements made in NBA. Par exemple, le lancer franc à l’aveugle de Jordan qu’exécute Kaede Rukawa. Ou les gros Dunks de Hiroshi Morishige façon Shaquille O’neal.
Mais ce qui fait aussi la force de cette oeuvre, c’est qu’il ne faut pas obligatoirement aimer le Basket pour se prendre au jeu. L’humour très présent agit comme un vecteur d’addiction dans le manga comme dans l’anime. Comme d’autres manga/anime, c’est aussi par des moments plus contemplatifs, une véritable invitation au voyage au Japon, d’Okinawa à Kamakura.

UN FILM PARFAIT POUR CLOTURER CETTE OEUVRE CULTE ?

Critique du film - The First Slam Dunk

Quand j’ai appris la sortie d’un film Slam Dunk, j’ai d’abord été très surpris. Puis rassuré quand j’ai lu que Inoue allait réaliser ce film. Lui qui a toujours refusé de poursuivre son manga, de terminer l’anime depuis 20 ans.

Après avoir vu ce film, j’ai vraiment kiffé et je peux vous dire qu’Inoue aime prendre tout le monde à contre pied. Comme il a démarré une nouvelle oeuvre sur le Basket « REAL », dont il ancre son récit dans le domaine du handisport. Sur le fond je pense que dans ce premier film SLAM DUNK, il puise autant dans la matière d’origine que dans sa toute dernière oeuvre. Comme une déclaration qui pourrait être la suivante pour son personnage principal : « je veux gagner et devenir le meilleur. Mais je veux aussi savoir qui je suis vraiment et je ne veux pas oublier d’ou je viens et qui m’a donné envie de me dépasser ».

CONCLUSION

J’ai vraiment apprécié ce film que j’attendais avec impatience. Ils possède pleins de qualités. Les deux principales sont qu’il dégage une énergie incroyable et qu’il respecte l’oeuvre originale. J’ai aussi énormément apprécié le fait que Miyagi soit mis en avant, l’humour et les nombreuses surprises/exclusivités sur l’univers SLAM DUNK.

Takehiko Inoue à la réalisation, c’est un sans faute, une totale réussite sur grand écran.  Autant pour le spectacle que pour les émotions garanties, vous pouvez foncez au cinéma à partir du 26 juillet pour voir ce film. Et surtout, gardez grands les yeux grands ouverts pour le final du match !

MA NOTE : 8,5/10

LA BANDE ANNONCE

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