Critique du film d’animation Pompo The Cinephile

« Pompo The Cinephile » est un film d’animation japonais réalisé par Takayuki Hirao. Le studio d’animation est le studio CLAP. Il sort le 3 juillet 2024 au cinéma en France. Voici ma critique du film d’animation Pompo The Cinephile (sans spoiler).

Il est l’adaptation du webcomic (bande dessinée en ligne) « Eiga daisuki Pompo-san » écrit et dessiné par Shogo Sugitani.

C’est un film d’animation que j’attendais tout particulièrement car il parle de cinéma. Plus précisément il répond à la question : comment on fabrique un film ?

L’histoire : Bienvenue à Nyallywood, la Mecque du cinéma où Pompo est la reine des films commerciaux à succès. Le jour où elle décide de produire un film d’auteur plus personnel, elle en confie la réalisation à son assistant Gene. Lui qui en rêvait secrètement sera-t-il à la hauteur ?

Comment faire un film de A à Z ?

Critique du film d'animation COMING SOON

Sans détour, j’ai apprécié ce film. Il est loin d’être parfait mais il possède plusieurs qualités en forme d’originalité qui font que j’ai passé un bon moment au cinéma. Un mélange de spectacle et de récit d’apprentissage. Le thème central est comment faire un (bon) film de A à Z. J’y reviendrai.

Ma première impression au début du film, c’est une surprise sur la forme du film, l’animation, l’apparence des personnages, la dynamique de l’action. Je ne m’attendais pas à autant d’énergie, j’y reviendrai.

Concernant le déroulement de l’histoire, ce que j’ai ressenti aussi dès le début du film, c’est une passion et une sincérité. Ce film, c’est une lettre d’amour aux passionnés de cinéma et aux créateurs de contenu. Tous ceux qui s’évertue à transmettre leur passion en vidéo de youtube au court métrage, de la série au cinéma. L’histoire possède un vrai dimension universelle sur toutes les étapes à franchir et toutes difficultés à surmonter pour trouver la voie de la connaissance et de la reconnaissance. Pour espérer avoir un jour du succès.

Pour cela, l’histoire de Coming soon nous place du point d’un jeune assistant Gene, qui suit les traces et l’humeur de l’inénarrable Pompo (une productrice de série B qui vient d’écrire son premier long métrage). Elle enchaîne les succès avec des films spectaculaires et divertissants (à base d’action, de rebondissements et d’héroïnes aussi divines que dures à cuire), décide de réaliser une œuvre plus personnelle et majeure, qui touchera son public droit au cœur. C’est là que rentre en scène Gene, son assistant, à qui elle confie la modeste tâche de réaliser le film (son premier) dont elle a écrit le scénario.

Progressivement, il s’affranchir de son propre mentor en laissant sa créativité se révéler et surtout donner un sens à sa propre histoire pour parvenir à réaliser son film. Mieux, par la réalisation d’un film, c’est lui qui va se réaliser !

Le réalisateur Takayuki Hirao signe une œuvre personnelle. Lui qui a longtemps été l’assistant de production du légendaire Satoshi Kon, notamment sur Millennium Actress (2001), semble avoir énormément puisé dans son histoire pour réaliser ce film d’animation.

L’accomplissement de ses rêves et de sa passion

Un des points forts du film, c’est clairement son énergie. Gene, Pompo, tous les acteurs et les actrices, les techniciens. On voit qu’ils sont tous au service les un des autres, parfois sans même s’en rendre compte, ils forment un collectif, partagent leurs idées car ils sont portés par un même passion. L’évolution des personnages est assez prévisible mais ça marche et j’ai pris plaisir à les suivre. Même si cela parait un peu cliché, je trouve que le film montre très bien cette dimension dans la réussite d’un projet. Autant vous dire de suite que l’on est pas dans le tournage d’apocalyse now par Coppola. Ici, le tournage du film se passe plutôt bien. On assiste à une vision presque idéale d’un tournage. C’est l’état d’esprit de ce film tourné vers le positif.

Il y a dans ce film une partie de réalité imagée, en forme de cartoon qui nous transporte au dessus du monde réel. D’abord pour l’observer, pour constater tout le travail nécessaire, toutes les étapes du casting à la projection au cinéma. Et faire un travail superficiel d’introspection (on n’est pas dans Evangelion) qui fait qu’à la fin du film, son dénouement nous donne envie de retourner affronter les épreuves du réel, de notre quotidien avec un peu plus de confiance en nous. C’est un sentiment que j’aime dans l’animation japonaise. L’animation qui nous parle directement et nous montre un chemin pour s’améliorer, ici dans le domaine ultra concurrentiel de la création de films, et plus largement de vidéos. Quelle scène il faut retourner ? Quelle scène on a tant de mal à couper au montage car notre vidéo est trop longue ? Tous les youtubers ont vécus ses moments de grande hésitation sur adobe première pro ou final cut 🙂

Si vous avez rêvé ou simplement imaginé de réaliser votre propre film au cinéma, de jouer dans un film ou de travailler en tant que technicien sur un film, Coming soon vous plaira. Et peut être vous motivera à le réaliser.

L’univers de NYALLYWOOD, une réussite

Au delà de l’histoire, l’animation ajoute une grosse dose d’excentricité. L’accent est mis sur le grand divertissement. A travers le personnage de Pompo mais pas seulement. Toutes les scènes s’enchainent à grande vitesse. Certaines jouent sur le temps avec des flashback, c’est assez bien fait.

L’univers est une réussite. J’ai été transporté de mon siège dans l’univers Nyallywood, une reconstitution d’Hollywood dont on constate de manière évidente que les réalisateurs ont pris un malin plaisir à donner vie en animation.

L’animation est globalement de qualité, je l’ai perçue comme un amalgame de techniques qui évolue au fur et à mesure du film. Elle est par moment d’une beauté saisissante (j’ai aimé les scènes qui sont tournées en Suisse), parfois moins (trop simpliste dans les émotions). Le design des personnages n’est pas très original mais il retranscrit l’ambiance du film. Pompo est omniprésente (sauf quand elle est voyage). Elle a un manière d’entrée en scène très spéciale. Gene incarne son rôle et se révèle au fir et à mesure

Pour vous donner une idée, certaines scènes m’ont fait penser de manière lointaine à Promare (les robots en moins), d’autres à Lou et l’île aux sirènes (la poésie en moins).

Je reviens sur ma première impression au début du film, c’est une surprise sur la forme du film, l’animation, l’apparence des personnages, la dynamique de l’action. Je disais en début d’article que je m’attendais pas à autant d’énergie. Ce que je regrette c’est que cette énergie en apparence décomplexée, elle se révèle au finale assez conventionnelle. On est loin du génie créatif, à la limite de la perte de contrôle des deux films que j’évoque ci-dessus. Je pense que ce contrôle sert aussi un propos pour que le film reste cohérent car l’ambition de montrer toutes les étapes de la création d’un film, c’est un sacré défi. Et ce défi est relevé.

L’humour est très présent. Pas vraiment subtil mais je me suis retrouvé à rigoler surtout devant le désarroi de Gene (et la scène avec les fausses chèvres). Le doublage est de grande qualité, il colle parfaitement aux personnages.

Cotés défauts, il y a quelques points que j’ai moins aimés. Coming soon se présente comme un grand spectacle et présente donc les défauts qui vont avec. Tape à l’oeil, plein de couleurs, trop de plans suggestifs…C’est du déjà vu dans l’animation japonaise (Gainax m’entends tu ?). Sur ce point, le film ne va pas plaire à tous le monde et je trouve qu’il n’apporte rien.

Je pense que à voulu se tourner en autodérision mais cet effet fonctionne moyennement. La musique aussi j’ai moins aimé. En majorité une forme de Jpop trop bruyante pour moi à mon âge 🙂

J’étais étonné de voir que la salle de cinéma n’était pas vraiment pleine. J’espère qu’on parlera de film d’animation et que vous ne passerez pas à coté de sa sortie en salle.

CONCLUSION

Critique du film d'animation COMING SOON

Coming Soon dévoile une originalité et une énergie que j’attendais et qui ne m’a pas déçu. Il révèle une sincérité qui fait partie des films d’animation que j’ai envie de me souvenir. On ressent ce que l’équipe du film a voulu faire, qu’il étaient  excités à l’idée de le projeter en Amérique pour nous faire vivre leur histoire du cinéma.

Il ne surpasse ni n’égale pas les film du studio Ghibli et n’entre pas dans la cours des grands films d’animation japonais, mais ce n’est pas son but. Il mérite vraiment d’aller le voir au cinéma, pas seulement par son énergie et sa créativité. Il pousse des messages simples sur la passion et l’architecture du cinéma que l’on ne valorise pas assez souvent. Si vous êtes créateur et créatrices de vidéos, il vous parlera forcement. Il nous donne des conseils bienveillants et m’a donné envie de progresser.

Enfin une forme de clin d’oeil à l’histoire, Coming soon dure exactement 90 minutes (hors générique de fin). Vous comprendrez cette référence après avoir vu le film au cinéma. C’est toujours bon à savoir si vous n’aimez pas les films à rallonge !

MA NOTE : 4/5

LA BANDE ANNONCE

QUELQUES PHOTOS

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https://www.youtube.com/@japoncinema

https://japoncinema.com/les-films-danimation-japonais-a-voir-au-cinema-en-2023/

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