Les films à voir avant d'aller au Japon

5 films à voir avant d’aller au Japon

En cette période difficile, d’annulation des vols et de report de nos voyages, je voulais vous donner quelques idées de films pour enrichir votre expérience, avant de faire le grand saut au Japon.

Le cinéma a joué un rôle très important dans mon envie de voyager au Japon. Comme toute forme d’art (une musique, un livre, un tableau), il représente pour moi un incroyable vecteur d’imagination et d’évasion. Voir un film, c’est toujours une expérience individuelle. Personne n’aura exactement le même ressenti ni les mêmes émotions.

Quand on me demande pourquoi j’aime le cinéma japonais, je fais toujours le lien avec ma passion pour le Japon. Je ne peux pas dissocier les deux. Mon intérêt pour ce pays est intimement lié à la découverte de son cinéma, et inversement.

Le cinéma m’a d’abord permis de me construire une image du Japon, forcément un peu idéale. Mais surtout, il m’a poussé à me bouger les fesses, à économiser puis acheter un billet d’avion. A dépasser mes craintes pour découvrir ce nouveau pays, loin de la France et de ma famille. Et je n’ai pas été déçu !

Chacun possède son histoire avec le cinéma japonais et c’est à vous de vous faire votre propre expérience. Pour moi, deux points résument ce que le cinéma japonais m’a apporté :

Le cinéma japonais m’a donné envie de voyager. Même si la caméra est orientée, qu’il s’agit d’une représentation de la réalité, l’image ne ment pas. Le cinéma japonais se caractérise d’ailleurs par très peu d’effets spéciaux. Il est authentique et reflète la beauté de ce pays de ces nuances et de ses paradoxes. Dans tous les cas, aucun film ne vaut un voyage au Japon.

Le cinéma japonais m’a permis de découvrir la culture japonaise. Car je trouve que c’est un cinéma authentique qui reflète la richesse culturelle du Japon. Il se caractérise par sa diversité : les films de yakuza, les films fantastiques, les comédies satiriques, les films d’horreur, les films d’animation, le jidai-geki (sur l’histoire médiévale du Japon), le pinku eiga (cinéma érotique)… Il est courageux et n’hésite pas à nous mettre face à de graves problèmes de société qui nous poussent à la réflexion.

Voici ma sélection des films que je conseille de voir avant d’aller au Japon. Je parlerai surement des films d’animation dans un autre article. Des longs métrages qui reflètent la réalité et qui caractérisent le Japon actuel (à coté de chaque titre, retrouvez quelques mots pour illustrer cela).

Le but de cet article n’est pas de vous dire que le Japon est le pays parfait. Ce que je souhaite, c’est vous donner envie de voyager. Afin de vous faire votre propre idée. Car aucun film, aucune exposition, aucun blog de voyage ne remplacera l’expérience d’un voyage au Japon.

1) « The Taste of Tea » (tradition, famille, sens de l’absurde)

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Ce que ce film m’a révélé du Japon :

« The Taste of Tea » est le genre de film qui m’a donner envie d’aller habiter au Japon. Un histoire simple et authentique qui tisse un lien sincère entre les gens, à l’enchevêtrement de leur histoire. Le fil rouge du film, c’est la maison de famille dans laquelle habite trois générations. On s’attache à chacun d’entre eux, à l’image des gens que l’on rencontre dans le Japon . Comme dans un voyage, la contemplation est omniprésente. on s’empreigne de chacun de ces lieux, la maison, le chemin, le vélo de tous ces bruits, ces couleurs si spécifiques à la campagne Japonaise. C’est le Japon que j’aime ! Et tout le second degré de l’image en tête de mon article.

On découvre aussi un coté excentrique, exubérant, sans prise de tête, qui très présent chez les japonais. Un coté qui m’a étonné lors de mon premier voyage, c’est cette capacité qu’avait mes amis japonais à se mettre en scène, à se trouver eux-même en dérision. Ça peut paraitre kitch vu de loin mais en réalité c’est toujours très drôle et appréciable.

Enfin, ce film nous rappelle l’importance des valeurs, en particulier de la famille avec beaucoup de pureté et de poésie.

L’histoire : La famille Haruno habite une petite ville de montagne près de Tokyo. Sachiko, la cadette de huit ans, cherche à faire disparaître son double géant. Hajime, son frère, lycéen, vit son premier amour. Yoshiko, la mère, décide de sortir de sa retraite pour faire un retour très remarqué dans le monde du film d’animation, sous le regard de son mari, Nobuo, qui pratique l’hypnose thérapeutique. Quant au grand-père, ses excentricités inquiètent toute la famille.

La bande annonce :

2) « L’été de Kikujiro » (Bienveillance, capacité à changer et humour)

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Ce que ce film m’a révélé du Japon :

Avec comme point de départ le quartier d’Asukusa à Tokyo, ce film est un voyage initiatique à travers le Japon. Le périple entre le jeune Masao et Takeshi Kitano va être marqué par la rencontre de personnages haut en couleur, comme on en croise beaucoup au Japon. C’est tout le charme du film. Montrer que derrière les barrières (du langage, de l’âge, des catégories professionnelles), la majorité des japonais sont bienveillant, simples et généreux.

Le Japon est le pays idéal pour un road trip. Partir à l’aventure et mener aussi sa quête initiatique à la découverte des spécificités, des spécialités et à la rencontre des gens de chaque Préfecture.

L’existence d’une douceur de vivre au quotidien, d’harmonie avec la nature, les hommes et les animaux est une réalité que je ne l’ai retrouvé dans aucun autre pays que j’ai visité. A titre d’illustration, la rencontre de deux bikers, complètement à contre-emploi, dont la gentillesse et la volonté de tout faire pour distraire Masao est particulièrement touchante.

Le Japon est aussi un pays accessible. Pas besoin de connaitre parfaitement sa culture ou de parler japonais pour profiter pleinement de ce pays. L’amusement est partout et il peut être vu comme un terrain de jeu. C’est aussi pour ça que certains touristes oublient le respect et certaines règles élémentaires…

L’histoire :

Masao est un jeune garçon qui vit sans ses parents chez sa grand-mère à Tokyo. C’est le début de l’été et il se retrouve seul car tous ses amis sont partis en vacances. Il trouve par hasard une photo de sa mère qu’il décide de retrouver. Son partenaire de voyage, un ancien yakuza nommé Kikujiro qui est censé prendre soin de lui. Ensemble, ils improvisent un périple à travers le Japon.

La bande annonce :

3) « Les délices de Tokyo » (générosité et lien entre les générations)

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Ce que ce film m’a révélé du Japon :

La beauté des paysages japonais, est-il un leurre ou une réalité ?

Certains plans du film sont inoubliables et mettent parfaitement en valeur la délicatesse qui règne au Japon. A Tokyo, il suffit de poser son regard pour le constater. Lever la tête, prendre le temps d’observer les arbres, le mouvement des feuilles berçes par le vent, écouter les oiseaux, se perdre dans ce mélange fascinant et unique. Ce film retranscrit tout cela. J’ai retrouvé ces sensations lors de mon voyage au Japon. Je suis vite tombé amoureux. De ces paysages, de ces couleurs, si différentes selon les saisons.

J’aime aussi la mise en avant de la dimension épicurienne de ce pays, à travers l’amour de la cuisine. La nourriture japonaise (à part le Natto et peut être le Dorayakis^^), dans toute sa diversité et son raffinement, est une des richesses de ce pays.

Mais derrière cette apparente délicatesse s’oppose à la brutalité de la société. Car non, la société japonaise n’est pas parfaite. Les messages sont aussi dans le silence.

Ce film montre le lien complexe entre 3 générations. L’effort au travail des personnes âges, l’isolement, la transmission du savoir qui se perd et l’effort de solidarité qu’il reste à accomplir. Tous ces défis auxquels est aujourd’hui confrontée la société japonaise.

L’histoire : Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, un vendeur de dorayakis (pâtisseries traditionnelles japonaises qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits) à Tokyo, de l’embaucher.

La bande annonce :

4) « Lost in Translation » (Emerveillement et romantisme)

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Ce que révèle ce film pour moi sur le Japon :

Ce film, c’est une première fois. Unique, il se ressent autant qu’il se regarde.

Aucun film ne retranscrit aussi bien l’impression que l’on a quand on arrive au Japon pour la première fois. Quand on découvre Tokyo, fatigué par son voyage mais émerveillé face à cette découverte de chaque instant.

La scène d’ouverture montre parfaitement ce que l’on ressent quand on arrive pour la première foi dans la capitale nipponne. La nuit et le jeu des lumières renforcent encore cette impression. Toutes les scènes où l’on suit Charlotte dans la ville sont saisissantes de réalisme. De la ligne de train Yamanote, aux salles d’arcade, du célèbre cross de Shibuya aux ruelles électriques de Shinjuku, l’ambiance et les nuances de Tokyo sont retranscrites par la magicienne Sofia Coppola.

« Lost in translation » est le film idéal pour vous donner une idée de tout que vous allez vivre et ressentir lors de votre premier séjour au Japon. Toutes ces situations que la barrière du langage et la différence de culture rendent inoubliable.

Le film traite aussi d’un point dont on ne parle pas souvent derrière la vitrine des réseaux sociaux. Le sentiment de solitude qui se cache derrière un voyage dans un pays inconnu. Il faut apprendre à l’apprivoiser pour le dépasser.

Au Japon, Bob ne trouve pas l’énergie pour profiter de son voyage, qu’il vit passivement, comme une contrainte (tournage d’une publicité, participation à une émission TV). Charlotte est délaissée par son mari photographe qu’elle accompagne dans ce pays. Cette solitude et la mélancolie, qui l’accompagne, il ne faut pas y céder. Comme dans le film, la solitude n’est pas une fin en soi. Elle est provisoire et débouche sur les plus belles choses. Des rencontres éphémères qui vous marquent à vie. Ce film nous montre que tout voyage est une incroyable porte ouverte sur le monde et toujours une source d’opportunités et d’expérimentations.

L’histoire : Bob Harris est un acteur américain dont la carrière semble s’essouffler. Il part à Tokyo tourner un spot publicitaire, non seulement pour gagner de l’argent mais également pour s’éloigner de sa femme. Sur place, il a bien du mal à s’accoutumer à la ville et passe la majorité de son temps dans son hôtel de luxe. Là-bas, il y rencontrera Charlotte, une jeune Américaine tout juste diplômée qui est venue accompagner son mari photographe.

La bande annonce :

5) « Senses »(Authenticité et pudeur)

Image associée

Ce que révèle ce film pour moi sur le Japon :

Ce film nous emmène dans la ville de Kobe, loin des lieux touristiques.

A l’inverse de « Lost in Translation », ce film est abordée comme si le spectateur était un habitant de Kobe. Leur point commun, c’est cette impression d’immersion, totale, que j’adore dans le cinéma.

« Senses », c’est le Japon que vous restez plus d’un mois sur place, avec un visa vacances travail, par exemple. Il dépasse les clichés pour nous montrer la réalité de la vie quotidienne des japonais.

On retrouve tous les lieux quotidiens des locaux, des maisons exiguës du centre, aux soirées dans les boites de nuit nichées sous la ville, en passant par un week-end dans la station thermale d’Arima, célèbre pour ses Onsens. Cette proximité peut être déroutante si vous n’êtes pas encore allés au Japon mais elle colle à la réalité.

A la frontière avec le documentaire, ce film (sous format de série en 5 épisodes) nous livre des tranches de vie. Il ne triche pas et tente de nous montrer ce qui se cache derrière les apparences. On est loin des clichés sur les amourettes au Japon sous les sakura présentés par certains films. Certaines barrières de la personnalité des japonais sont encore souvent incomprises en France. Il faut aller au delà, approfondir, pour découvrir qu’ils jouissent d’un art de vivre unique au monde.

L’histoire : Quatre femmes partagent une amitié forte. Du moins, le croient-elles. Quand l’une d’entre elles disparaît du jour au lendemain, l’équilibre du groupe vacille et certaines failles apparaissent. Chacune ouvre alors les yeux sur sa vie et prend conscience qu’il est temps d’écouter ses propres émotions.

La bande annonce :

 

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https://japoncinema.com/critique-du-film-senses

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=239526.html

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