L’AVENIR DU CINEMA en questions ?

La fermeture des salles de cinéma a duré quasiment 200 jours (parfois presque 1 an pour certaines salles). C’est inédit dans l’histoire du cinéma.

Le 19 mai, ce ne sont pas seulement les salles de cinéma qui vont ouvrir leurs portes à nouveau. C’est la culture qui va pouvoir repirer à nouveau et surtout les relations sociales qui vont reprendre. Ce lien si précieux entre les films et les gens que seul le cinéma nous permet de ressentir.

Une chose est certaine, le cinéma nous permettra toujours de nous ouvrir au monde, à l’imaginaire et à la réflexion, une source d’évasion extraordinaire. Les salles de cinéma, ce sont des lieux on l’on entre individuellement mais qui apporte tellement d’émotions collectives. Elles sont irremplaçables !

Dans cet article, je vous propose de nous poser quelques question sur l’avenir du cinéma. Quel regard peut-on poser sur cette période, quelles leçons en tirer ? Quelle stratégie est la meilleure pour la réouverture des salles ? Est-ce que cette crise va marquer l’avènement d’un nouveau modèle pour faire et voir des films ? Quelle est l’avenir de la diversité et de l’accessibilité face à l’objectif toujours plus important de rentabilité ?

Dans cet article, je me focalise sur les diffuseurs de films. Concrètement, ce sont les exploitants des salles de cinéma et les plateforme de streaming. Un sujet super interessant car c‘est dans ce domaine que les lignes ont le plus bougées pendant la crise. On constate une véritable mutation de la manière de diffuser des films (long-métrage). Je vous en parle en détail après une courte introduction.

Sans détour, je n’ai aucun doute sur le retour du public dans les salles de cinéma dès la réouverture !

Introduction

Revenons un peu plus d’an en arrière, plus précisément en janvier 2020, au moment où de simples affiches dans les aéroports français empêchaient encore le virus de circuler sur le territoire. Seulement deux mois avant la fermeture des salles l’acteur français Vincent Cassel lucide déclarait au média Konbini : « Aujourd’hui, le cinéma, c’est vendre des pop-corns, c’est pas la qualité des films. C’est combien de personnes vont voir le film, donc combien de coca, et combien de Haribo. (…) Il suffit de regarder la chaîne, la fin de la chaîne. Quand on vend moins, hop, et qu’il y a une grosse daube qui va vendre plus, on dégage le bon film. ».

Quand je regarde notamment la durée de programmation des films japonais ou indépendant ces dernières années, j’abonde dans son sens. Toutefois, j’ai l’espoir de voir les choses évoluer dans le bon sens. Je souhaite aussi que la diversité s’impose comme un pilier pour construire le cinéma de demain et en faire une place forte de la culture en France.

La question est de savoir comment. Imaginez, depuis plus d’un an, tous les acteurs de l’industrie, producteurs/distributeurs/argentiers du cinéma mondial, ils ont forcément profité de tout ce temps pour réfléchir, imaginer le cinéma de demain, la suite de l’histoire du cinéma.

Les diffuseurs : Les exploitants de salles de cinéma VS les plateformes de streaming ?

Sans détour, je pense que ce combat n’aura jamais lieu.  Car aujourd’hui chacun à sa carte à jouer sur la table du cinéma mondial. Pas seulement les grosses plateformes que sont Netflix, Disney+, Amazon prime video et HBO max. Il en existe d’autres, moins connues mais tout aussi intéressantes, accessibles et innovantes. Par exemple, la plateforme MUBI qui sélectionne chaque jour un film issu du cinéma d’auteur, classique ou indépendant et le met à disposition de l’utilisateur pour 30 jours.

1)Les conséquences de la fermeture des salles de cinéma :

Printemps 2020, peu de temps après la fermeture des salles de cinémas dans le monde entier, deux types de nouvelles vont enflammer les réseaux sociaux.

D’abord l’annonce de films retardés, décalés. Je pense au très attendu « Dune » réalisé par Dennis Villeneuve (Warner Bros) avec qui devait sortir fin 2020 retardé fin 2021. Dans la foulée, on apprend que le même sort pour le plus célèbre espion au service secret de sa Majesté. Le nouveau James Bond « No time to die » (Universal Pictures de MGM et Comcast Corp) est retardé avec une sortie au cinéma prévue le 8 octobre 2021. Pour les exploitants, qui comptaient sur ces blockbusters pour attirer le public dans leurs salles, c’est un  énorme manque à gagner.

En parallèle, l’idée émerge rapidement que les films vont sortir directement sur les plateformes de streaming. En réalité, c’est tout sauf une idée nouvelle. La crise a  seulement été une vecteur d’accélération (pour ne pas dire un prétexte) pour expérimenter et justifier ce mouvement qui ne parvenait pas encore à vraiment s’affirmer, faute de légitimité.

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Il faut dire que lorsque Disney annonce officiellement que « Mulan » va sortir sur Disney+, la déception est générale. Après avoir décalé sa sortie au cinéma à 3 reprises (de mars à juillet puis de juillet à août et d’août à septembre 2020), l’idée de découvrir l’adaptation live de la légende chinoise Mulan directement en streaming a eu l’effet d’un coup de tonnerre de Zeus dans l’industrie du cinéma. Et l’argument marketing de dire « c’est cool, vous pourrez enfin voir des films en restant chez vous » pendant un confinement difficile à supporter n’aura pas d’effet kiss cool…

Finalement, Mulan sortira le 4 septembre 2020 aux Etats-Unis mais pas au cinéma. Directement sur Disney + et avec une nouveauté, la possibilité de payer un supplément pour le voir en avant première. Banco ! Puis une sortie en France le 4 décembre 2020 (en streaming  sur la plateforme Disney+). Déception critique, cette expérimentation est pourtant un succès commercial puisque Mulan a rapporté suffisamment pour satisfaire Bob Chapek himself, le PDG Disney compagny qui a confirmé que sortir un film directement en streaming était une bonne idée.

A l’instar de « Mulan », le magnifique long métrage Pixar « Soul » est sorti directement sur la plate-forme Disney+ pour le jour de Noël. Conformément aux recommandations du professeur de médecine Rémi Salomon, on a donc pu « couper la bûche de Noël en deux », pour regarder Soul dans le salon et laisser papi et mamie isolés déguster leur part dans la cuisine.

2)Quelle stratégie pour la réouverture des salles de cinéma ?

A) les cas des Etats-Unis : un nouveau modèle

Traditionnellement, dans le monde entier le cycle de vie d’un film était le suivant : Quelques avant-premières organisées pour prendre la température, une sortie grand public au cinéma puis beaucoup plus tard, une sortie en DVD et enfin la diffusion à la télévision. On appelle ce modèle, la chronologie des médias (source ESSEC) :

Aujourd’hui, ce modèle est bouleversé par l’arrivée des plateforme de streaming. Des plateformes qui financent les films et donc qui veulent leur part du gâteau, en le diffusant beaucoup plus tôt que les chaînes de télévision.

Depuis la réouverture des salles aux Etats unis, le 5 mars 2021 (date différente en fonction des Etats) une nouvelle étape a été franchie : elle consiste à sortir un film au cinéma et  en même temps sur une plateforme streaming. Une  stratégie qui je trouve interessante et qui pourrait se généraliser à l’avenir.

Illustrations : un test passé aux Etats-Unis par Warner Bros avec la sortie de « Wonder Woman 1984 » sur HBO MAX. Concrètement, la moitié des abonnés au service HBO Max (soit plus de 12,5 millions de personnes) ont regardé ce film sur la plateforme. En parallèle, « Wonder Woman 1984 » est sorti seulement dans les 2 100 cinémas ouverts aux États-Unis. Est-ce un immense succès pour le bussiness d’HBO ? Pas si sur…Avec des recettes en net recul par rapport au premier Wonder Woman au cinéma (plus de 822 millions en salles). Le téléchargement illégal et la promotion compliquée du film dans le contexte sanitaire n’ont pas arrangé les choses.

Autre illustration, le « Snyder Cut » du film Justice League est sorti sur HBO Max le 18 Mars 2021 et qui a profité de la réouverture progressive des salles aux Etats-Unis. Là c’est carton plein ! Alors que la version initiale sortie au cinema en 2017 n’avait pas eu le succès escompté au box office.

Regardez Wonder Woman 1984 en ligne gratuit: Comment diffuser le film sur HBO Max | FR24 News France

Sur Disney+, les prochains « pionniers (ou cobaye selon comment on voit les choses) de ce nouveau modèle seront le film Marvel :  « Black Window » dont la sortie est prévue à partir du 9 juillet 2021, « Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux » dont la sortie au cinéma est prévue en septembre 2021. Puis certainement « Eternals » en novembre 2021 et « Spider-Man : No Way Home » en fin d’année.

On constate donc une véritable mutation de la manière de diffuser les films de cinéma. Complémentaire entre les salles de cinéma et certaines plateformes de streaming.

Avant la crise, j’avais tendance à opposer ces deux supports. A voir un film au cinéma comme une course de sprint (ou un menu avec un plat unique), et une série en streaming comme un marathon ou un décathlon (un ou deux épisodes chaque soir ou regarder plusieurs séries en même temps). Aujourd’hui, je me rend compte que l’on peut voir les choses de manière différente. J’attend surtout de voir comment les choses peuvent évoluer. Pour cela, je me suis amusé a faire une comparaison de la majorité des avantages et des inconvénients pour chacun des supports de diffusion :

Voir un film au cinéma :

Les avantages :

  • L’évasion (cette impression indescriptible de se déconnecter plonger dans un monde parallèle)
  • L’image, le son (sur grand écran, c’est inégalable)
  • L’impression de vivre un moment unique, individuel et collectif dans une salle de cinéma
  • Je kiffe faire lever les gens pour m’assoir au milieu de la salle

Les inconvénient :

  • Le coût (avec 3 enfants l’addition peut vite grimper)
  • Les horaires (merde, je suis bloqué dans le RER D, je vais manquer le début)
  • Les pubs (bon finalement, j’ai eu le temps d’arriver avant la fin des pubs)
  • Le relou qui prend mon siège pour un repose pied

Voir un film sur une plateforme de streaming :

Les avantages  :

  • la mobilité (on peut voir le film ou on veut) ;
  • la flexibilité (on commence le film quand on veut) ;
  • le coût (surtout si on veut regarder le film plusieurs fois ou voir plein de films) ;

Les inconvénients :

  • L’immersion. Malgré la taille de sa TV, aucun support n’est comparable à l’immersion d’une salle de cinéma
  • Je suis souvent dérangé
  • La résolution vidéo, en fonction de la qualité de sa connexion

Pour l’accessibilité des films, je trouve ce choix très intéressant, justement car il permet de laisser le choix au spectateur du comment voir un film. Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir aller au cinéma. Une sortie cumulative permet de proposer des choses différentes sur chacun des supports. Par exemple, sur le modèle de Justice League, par exemple proposer des versions longues ou modifiées (cf la version en noir et blanc) en streaming.

Netflix diffuse des long-métrages en exclusivité sur sa plateforme. D’ailleurs, SONY vient de renoncer à son propre service pour conclure un accord pour diffuser ses films en exclusivité sur Netflix.

Par contre, je ne suis pas du tout d’accord avec Ted Sarandos, PDG et directeur du contenu de Netflix qui annonce la mort des salles de cinéma. “Vous devez suivre le public. Et si le public ne se présente pas dans les salles de cinémas et qu’il reste à la maison, vous devez vous adapter” dans une interview accordée à KCRW. Je pense qu’il ne faut pas confondre le nombre de vue (qui var surement tourner à l’avantage des plateformes) et la volonté du public, ma préférence reste d’aller voir un film au cinéma. Qui ne préfère pas voir le spectaculaire Godzilla vs Kong sur grand écran au cinéma ?

Si Warner Bros le sortira certainement bientot en salle, il a déjà récolté plus de 400 millions $  via les différentes plateformes comme Amazon Prime Video, YouTube, Apple TV ou encore Canal VOD.

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Côté sous-sous, je n’arrive pas à me faire à ces fameuses avants premières que proposent Disney + aux US. Pour moi, faire payer aux abonnés  des frais supplémentaires uniques (en plus de l’abonnement de base qui coûte 7,99 $/mois) pour jouer encore sur la Hype c’est du foutage de gueule. Plus de 30 $, pour voir un film, non merci !

Sur le fond, je me pose aussi la question de savoir si ce modèle est viable pour les films moins rentables, qui feront forcément moins de vue et plus largement du modèle de financement du cinéma.

Un premier bilan de ce nouveau modèle  :

Puisque l’on est encore dans une phase d’expérimentation, il faut se dire dans les prochains mois, les choses vont forcement encore évoluer et je pense que les films seront diffusées avec des accords au cas par cas. Pas certains que l’on gagne en lisibilité…

La véritable question est de savoir si cette stratégie de sortie simultanée (cinéma et plateforme) peut perdurer sur le long terme, après la réouverture des salles de cinéma et séduire le public sur le long terme ? Je m’explique : personnelement, je ne vais pas m’abonner à une plateforme uniquement pour voir un film. Je vais toujours préférer aller le voir  au cinéma. D’ailleurs le bilan des nouveaux abonnées pour la plateforme HBO n’est pas extraordinaire (+10-15%, pas plus). Ajoutez à cela, la part du téléchargement illégal, je pense que les salles de cinéma vont rester le moteur à réactions de l’industrie du cinéma pendant encore des années.

Pour terminer vous présente un graphique qui compare les parts de marché des différentes plateformes. Une concurrence qui s’annonce acharnée !

B)Quelle stratégie pour la réouverture des cinéma en France ?

En 2020, la fréquentation des établissements a chuté de 69,4 % par rapport à 2019.

Les cinémas ont enregistré 65,10 millions d’entrées, contre plus de 210 millions en 2019, selon le rapport annuel du Centre national du cinéma (CNC). « L’année 2020 est marquée par la pandémie mondiale de Covid-19, qui a conduit à la fermeture des salles de cinéma à deux reprises pendant 162 jours au total. Sur l’ensemble de l’année 2020, la fréquentation atteint 30 % de celle observée en 2019 » précise ce rapport.

A la fermeture des salles et donc les pertes de recettes, s’ajoute aussi le report des films dont celui que j’attends le plus Kamelott. D’ailleurs, le rapport constate qu’en 2020, « Les films français (29,2 millions) réalisent davantage d’entrées que les films américains (26,6 millions) ou les films d’autres nationalités (9,3 millions). Ce phénomène ne s’était pas produit depuis quatorze ans (2006) ».

Pour la réouverture des salles qui se profile, une concertation a eu lieu. Saisie par le Médiateur du cinéma, l’Autorité rend un avis portant sur un calendrier de sortie des films lors de la réouverture des salles.

La grande question est quels films vont partager l’affiche dès la réouverture. A la mi-mars 2021, le stock de films concernés était évalué à environ 400, ce qui impliquerait, selon le BLOC, un rythme de sorties de 50 à 60 films par semaine pour l’écouler dans des délais raisonnables.

infographie avis cinéma : encombrement sortie films

Sachant que dans un premier temps, les salles vont avoir des jauges maximum de spectateur, il faut anticiper.

Pour cela, des distributeurs et producteurs veulent se concerter pour échelonner les sorties et le Médiateur du cinéma (qui est l’organisme chargé d’une mission de conciliation pour tout litige relatif à la diffusion de films en salles) a saisi l’Autorité de la concurrence pour savoir si une telle entente était juridiquement possible.

Dans son avis, l’autorité s’est attachée à fournir, une grille d’analyse générale, assortie d’éléments d’appréciation, sur les conditions pouvant rendre une concertation temporaire entre distributeurs sur les dates de sortie des films en salles compatible avec le droit de la concurrence. Un accord temporaire serait possible sous certains conditions.

Je vous parlerai plus en détail de cette décision dans mon deuxième article sur le cas des distributeurs.

avis cinéma

C) Et les plateformes françaises ?

Face à la révolution numérique, comment les acteurs historiques de l’audiovisuel français peuvent rivaliser avec les plateformes de vidéo en ligne (Amazon prime video, Netflix…). Netflix, entré sur le marché en 2014,  dispose aujourd’hui de plus de 5 millions d’abonnés, davantage que Canal Plus.

Si l’utilisation du replay pour les chaînes de la TNT et de Mycanal pour Canal plus est bien rentrée dans nos habitudes, les plateformes françaises n’en sont qu’à leur début (dans cette marché en forme d’oligopole) mais peuvent se démarquer en étant créatif et novateur.

Fin 2020 et début 2021, on acceuille deux nouveaux :

APM Music - KOSINUS in Chic on ARTE TV

Arte.tv (la plateforme culturelle franco-Allemande) : je vous en ai déjà parlé dans mon article consacré la programmation des films japonais. Je trouve cette plateforme super intéressante car gratuite et sans publicité.

Date de lancement : 8 avril 2021

Je vous invite à aller voir par vous même via ce lien : https://www.arte.tv/fr/

J’attends d’en savoir plus sur la proposition éditoriale autonome dont parle son président Bruno Patino dans un interview accordée au journal Le Monde.

SALTO (le service de vidéo à la demande par abonnement lancé par TF1, France TV et M6) :

C'est officiel, Salto va débarquer sur les box d'un premier opérateur, des discussions sont en cours avec d'autres FAI

Dans son catalogue SALTO propose des programmes des films et séries inédits ou exclusifs, de fiction et de documentaire français et étrangers. Mais aussi des programmes en replay. Et de voir en avant-première des épisodes ou même un programme en intégralité avant sa diffusion.

Date de lancement : 20 octobre 2020

Lien vers la plateforme : https://www.salto.fr/

Pour réponre à ces enjeux, en juin 2020, l’Autorité de la concurrence a été saisie par la commission des Affaires culturelles et de l’Education de l’Assemblée nationale d’une demande d’avis destinée à éclairer sa réflexion sur le prochain projet de loi de réforme de l’audiovisuel.

Dans son avis 19-A-04 du 21 février 2019, l’Autorité de la concurrence fait part de ses propositions de réformes afin de desserrer les contraintes et leur permettre de rivaliser.

L’autorité propose principalement :

  • d’assouplir les obligations portant sur les investissements des diffuseurs dans les œuvres cinématographiques et audiovisuelles ;
  • d’ouvrir la publicité télévisée aux secteurs interdits (cinéma, édition, campagnes promotionnelles de la grande distribution) ;
  • permettre la publicité ciblée sur le modèle de la publicité sur Internet.

Le lien vers l’avis complethttps://www.autoritedelaconcurrence.fr/sites/default/files/commitments//19a04.pdf

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