La J-horror est unique. A mon sens, cette singularité résulte de deux éléments qui en font l’intérêt de ces films japonais.
-Une réalisation, centrée sur l’aspect psychologique, qui génère du mystère et de la tension, sans avoir besoin d’effets spéciaux. Une mise en scène qui joue sur les effets d’ombre et de lumière. Une musique qui brille par son absence, l’alternance des silences et des sons naturels, une musique qui s’efface pour renforcer l’intensité. Ce n’est pas ce que l’on voit qui fait peur, c’est ce qu’on ne voit pas. Notre imaginaire est mis en alerte de façon permanente. Pour toutes ces raisons le cinéma d’horreur nippon nous plonge dans une ambiance unique, très différente des films d’horreurs Américains. D’ailleurs Hollywood a essayé des remakes de Ring et Dark Water (avec de gros moyens), mais bien éloignées de la qualité des oeuvres originales. Une « créativité » est une “scénographie” qui dépasse le cadre du visuel.
-C’est encore plus vrai lorsqu’on s’intéresse à l’histoire, qui dévoile le passé des personnages. Elle révèle toujours des messages sur la société japonaise. Elles sont aussi pleins de symboles. La représentation des fantômes est très différente de celle que l’on connaît en occident et profondément ancrée dans l’histoire, marquée par les traditions. Le fantôme japonais n’est pas une créature démoniaque. C’est un être à part entière qui cherche avant tout à faire passer un message aux vivants. Dans la croyance populaire, ceux qui ont laissé sur terre des chagrins, des colères, ou une envie de vengeance ne peuvent pas quitter ce monde définitivement. Leur âme se manifeste en apparaissant à certaines personnes pour partager ces souffrances. D’ailleurs, les personnages ne remettent pas en question l’existence de fantômes.