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DOSSIER SPECIAL « PRINCESSE MONONOKE » au CINEMA – ANALYSE du film et LIEUX au JAPON

C’est le grand jour. Plus que quelques heures avant de revoir le film d’animation « PRINCESSE MONONOKE » au cinéma, le mercredi 20 aout 2025. C’est une excellente nouvelle pour les passionnés de films d’animation et plus particulièrement du studio Ghibli.

Pour célébrer cette sortie, je voulais faire un synthèse des articles que j’ai rédigé sur ce film depuis la création de mon site. Mon analyse du film, mais aussi la découverte des lieux qui ont inspiré ce film à Yakushima (en forme de séjour au Japon). Ma vidéo sur les Kodama. Alors, voici un dossier spécial en trois parties 🙂

25 ans après sa sortie en France, Le chef-d’oeuvre d’Hayao Miyazaki  ressort au cinéma dans des conditions exceptionnelles, le format IMAX qui promet de mettre encore plus en valeur l’aspect grandiose du film. J’irai le voir à l’Imax Pathé d’Ivry pour ceux qui connaissent ce cinéma. Le film sort au cinéma pedant deux semaines en exclusivité dans les cinéma avec des projection en IMAX. Puis il sortira avec un distribution plus large en version 4K.

J’espère que ces projections vont ouvrir les portes à une nouvelle génération pour décourvir cet univers, tous cer personnages et les messages qui s’expriment à travers cette histoire. Loin de Netflix, sur grand écran, l’expérience est quand même plus grande. Elle promet d’être encore plus inoubliable !

Dans un premier temps, ce sont les spectateurs nord-américains qui ont eu le privilège de redécouvrir Princesse Mononoké au cinéma depuis le 26 mars 2025. Le distributeur aux Etats Unis est GKIDS Films. La sortie est prévue dans les salles IMAX et 4K donc avec une qualité, un niveau de détails et une intensité des couleurs jamais vue. Supervisée par Atsushi Okui, directeur de la photographie du studio Ghibli, cette nouvelle version promet le meilleur.

J’ai hâte de voir ce film au cinéma dans sa meilleure version. La première fois que j’ai vu Princesse Mononoke, c’était en VHS et le choc avait été énorme. Donc j’imagine ce que ça peut être dans ce nouveau format. Surtout, je voue une admiration infinie à ce travail sur l’animation des années 90. Après des films d’animation comme Kiki la petite sorcière et Porco Rosso, c’est la découverte du savoir faire unique (magique) du studio Ghibli. Pour nous entrainer dans un état d’admiration, voire de béatitude absolue.

Pour rappel, ce film d’animation inoubiable est sorti en 1997 au Japon, mais il est arrivé au cinéma en France seulement le 12 janvier 2000 (ouf, juste après le bug de l’an 2000).


1)ANALYSE DU FILM


L’histoire : Japon, XVe siècle. Jadis protégée par des animaux géants, la forêt se dépeuple à cause de l’homme. Blessé par un sanglier rendu fou par les démons, le jeune guerrier Ashitaka quitte les siens. Il décide de partir à la recherche du dieu-cerf qui seul pourra défaire le sortilège qui lui gangrène le bras. Au cours de son voyage, Ashitaka rencontre Lady Eboshi. Elle est à la tête d’une communauté de forgerons, qui doit se défendre contre ceux qui lui reprochent de détruire la forêt pour alimenter ses forges. Parmi ses pires ennemis se trouve San. Elle est une jeune fille sauvage élevée par des loups, aussi appelée « Princesse Mononoké », la princesse des spectres…

La bande-annonce :

Princesse Mononoké (もののけ姫 qui signifie Princesse des esprits vengeurs) est un film d’animation des studio Ghili sorti en France en 2000 et réalisé par Hayao Miyazaki. L’histoire se déroule dans le Japon médiéval, pendant l’ère Muromachi (1333-1568). Blessé par une créature monstrueuse, un jeune prince part à la recherche du remède qui pourrait le sauver.

« La genèse d’une épopée universelle »

A l’origine, princesse Mononoke est un projet d’ouvrage. Intitulé Mononoke Hime, il s’agit d’un recueil de croquis créés par Miyazaki en 1980. Les dessins à l’aquarelle sont agrémentés de commentaires courts en guise d’histoire. On constate que l’histoire diffère de celle du film puisqu’ elle relate les péripéties d’une jeune princesse qui est forcée d’épouser un monstre, Mononoke. A noter que cette histoire s’est vu refuser l’adaptation à la télévision parce qu’il traitait d’une histoire trop sombre. Il faudra donc plus de 15 ans à Miyazaki et ses équipes pour retravailler son projet et nous livrer une histoire bien plus aboutie.

Il est intéressant de relever que ce film a été annoncé à tort au Japon comme « le dernier long métrage de Miyazaki ». En effet, Miyazaki (56 ans au moment de la sortie japonaise de princesse Mononoke) révéla sa lassitude à l’issue des trois ans de production nécessaires pour ce film. Cela s’explique essentiellement par sa profonde implication à chaque étape de la création d’un film.

Ici, Miyazaki explore une facette universelle de son talent de conteur. Il imagine un rapport de force épique entre les hommes et la nature.

« La rencontre d’une princesse et d’un prince »

Critique du film - Princesse Mononoke

En partant à la recherche d’une solution à son mal, le héros masculin Ashitaka (en japonais « demain ? ») sera témoin de la folie du monde. Il découvre un monde nouveau, puisqu’il vient d’un village isolé. Plus qu’une simple aventure, son histoire est donc celle d’une véritable quête initiatique.

Ashitaka est empreint d’idéalisme. Il prend alternativement parti pour l’homme et les animaux, ayant le souci de protéger la forêt mais comprenant aussi les intérêts vitaux des forgerons, dans une vision qui réconcilierait les hommes et la nature. Il fait également preuve à de nombreuses reprises d’altruisme. Dès le début du film, il se met en danger pour sauver son village. Il prend également tous les risques pour sauver Mononoke lorsque celle-ci se retrouve esseulée au centre de la forge. Mais il est également contrôlé par la malédiction, comme l’illustre la folie de son bras, qui lui confère une force sur-humaine et une souffrance qu’il tente de maîtriser.

Malgré cela il arrive à suivre le précepte de la chamane de son village, un message central du film, porter sur le monde « un regard sans haine ».

Image associée

C’est une jeune fille (San) recueillie par les loups après avoir été abandonnée par ses parents. Elle est devenue la fille adoptive de la déesse louve Moro et la considère comme sa véritable mère. Elle lutte auprès d’elle et de ses deux frères loups afin de protéger la forêt des humains et  en particulier du village des forges, dirigé par Dame Eboshi. Sa rencontre avec Ashitaka ne la détournera pas de ses convictions. Les loups sont sa famille, la forêt, sa maison.

San est pour moi le centre du film. A travers ce personnage, Miyazaki prend le contre pied du comte de fée traditionnel et des films d’animation produits par Disney.

Chacune de ses apparitions est remarquable par son ambivalence, humaine par nature, elle préfère la nature à l’homme : captivante, lorsque qu’elle chevauche son frère loup pour attaquer les humains, elle est bouleversante, lorsqu’elle nourrit Ashitaka blessé de la bouche à la bouche.  Elle est aussi le symbole d’une dualité entre la femme qu’elle est en train de devenir et la nature animale dont elle est issue et dont elle ne veut pas se détacher. Elle est possédée par ses instincts (sa volonté de tuer dame Eboshi) mais elle prendra progressivement conscience de son intelligence et de son esprit d’analyse (c’est elle qui dirige les attaques des animaux) et de sa sensibilité envers Ashitaka. En ce sens, elle incarne les deux combats les plus engagés de Miyazaki : le féminisme et l’écologie.

Mais leur amour est impossible car elle ne peut ni vivre hors de la forêt, ni pardonner aux humains leurs actions. Ashitaka restera cependant dans le village des forges, pour lui rendre visite et ainsi contribuer au lien pacifique entre les hommes et la forêt.

« Une exploration singulière du rapport entre « l’homme » et la nature »

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Le conflit central du film oppose les habitants de la forêt au village des forgerons, qui ont besoin du bois et des arbres pour exercer leur activité. Vous l’aurez compris, le film traite du rapport entre l’homme et la nature. On peut aisément critiquer ce thème en considérant qu’il s’agit d’un sujet récurent, lise et idéaliste déjà traité par le cinéma notamment par Miyazaki dans le manga Nausicaä de la vallée du vent.

Je ne suis pas de cet avis. En effet dans princesse Mononoke, Miyazaki nous plonge dans une pluralité d’histoire ou l’intime et le collectif se retrouvent mêlées pour transcender le spectateur et lui livrer un message singulier d’une rare profondeur.

Au delà d’un simple appel à la sauvegarde de la nature et des animaux, Princesse Mononoké est un signal d’alarme sur l’équilibre nécessaire entre l’Homme et son environnement. Bien que précaire, il s’impose à la pérennité de toute communauté, et s’entend comme un contrat moral qui doit être établi puis transmis à toutes les générations. Certes les interactions sont nécessaires pour l’homme et le progrès mais par son éducation, il doit rester attentif, à l’écoute de la nature, sous peine de subir des dommages irréversibles. C’est là tout le génie de Miyazaki qui ne présente pas seulement la nature de manière douce, idyllique, mais explore quelque chose de beaucoup plus vaste, dont la violence réciproque qu’il existe dans cette relation.

« La magie de l’univers de Miyazaki »

Le film est porté par une réelle identité graphique. La poésie des couleurs et la mise en scène inventive, alternant les combats et les moments plus intimistes, n’ont rien à envier au grand cinéma d’aventure. L’utilisation des travellings et les panoramiques majestueux transcendent les scènes et l’impression d’immersion est totale : dans la cité des forges perchée sur une haute montagne,  avec la meute de loups blancs striant la nuit, au sein des sortilèges multiples de la forêt, le tout bercé par la musique de Joe Hisaishi… vous allez vibrer à plusieurs reprises au cours du film !!

Il faut savoir que pour ce film, l’animation  a pour l’essentiel été conçue selon des procédés traditionnels, dans des décors inspirés par les forêts denses et les montagnes de l’île de Yakushima. Miyazaki a procédé à la vérification personnelle de 80.000 cellulos d’animation sur les 144.000 que compte le film. Ce long métrage est sans conteste un des symboles de l’âge d’or de l’animation japonaise.

5 raisons de voir ou revoir ce film au cinéma :

+ L’ambivalence des personnages

+Une réflexion profonde sur les rapports entre l’homme et la nature

Hayo Miyazaki donne une interprétation personnelle des dieux et esprits de la forêt

+Des images fascinantes et majestueuses qui donne un sens au mot « Cinéma d’Animation »

Des mélodies inoubliables signées Joe Hisaishi

@undeuxtroiscinema Connaissez-vous les Kodama ? les esprits de la forêt, qui préservent l’equilibre de la nature. #studioghibli #ghibli #ghibliedit #hayaomiyazaki #princessmononoke #kodama#nature #arbre ♬ son original – UndeuxtroisCinema


3)LES LIEUX QUI ONT INSPIRES LE FILM A YAKUSHIMA


Yakushima est une île au large de la côte sud-est de Kyūshū et au nord d’Okinawa. Elle fait officiellement partie de la préfecture de Kagoshima et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle a directement inspirée Hayao Miyazaki pour son film d’animation Princesse Mononoke.

Ici, pas de foules de touristes mais une majorité de japonais passionnées par la nature et la randonnée. Yakushima, c’est aussi l’expérience de tous les climats du Japon, et de la flore qui va avec. Tropical au niveau de la mer, plus on grimpe, plus on s’approche des températures d’Hokkaido. Plongeons dans cet havre de paix au sein d’un écrin de nature luxuriant !

Proposition de séjour (deux jours minimum) :

1/La Forêt Shiratani Unsuikyo :

Princesse Mononoke - La forêt de Yakushima

C’est la forêt dont Hayao Miyazaki s’est directement inspiré pour dessiner les paysage du film d’animation Princesse Mononoke. Elle est désormais surnommée Mononokehime no mori (もののけ姫の森, Mononokehime no mori, la forêt de Princesse Mononoké). Cette forêt est facilement accessible et les randonnées sont peu exigeantes. L’entrée de Shiratani Unsuikyo coûte 300 yen (environ 2,50 euros).

Les chemins sont d’abord composés de pierres artificielles, mais, au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la forêt, ils se transforment en véritable exploration de la nature, les cèdres millénaires, les énormes rochers recouverts de mousses, les cours d’eau, tout s’accorde comme dans une forêt enchantée. Le paysage sauvage, d’un vert profond, par la diversité de ses formes stimule l’imagination et donne vraiment l’impression d’être immergé dans l’univers de princesse Mononoke. On peut également facilement apercevoir des daims, comme dans d’autres régions du Japon, comme à Miyajima , mais avec l’avantage de les voir dans un habitait entièrement naturel.

Enfin, si vous cherchez un endroit où dormir, l’auberge Garappa to Kenkichi Minshuku est vraiment sympathique. Les chambres sont rudimentaires, mais le personnel sera au petits soins pendant votre séjour (entre 20 et 38 euros pour une nuit).

2/L’incontournable Mont Miyanouradake :

C’est la montagne la plus élevée de l’île de Yakushima.

Princesse Mononoke - La forêt de Yakushima

Situé A 50mn en taxi depuis le port de Anbo ou à 1 heure depuis Miyanoura jusqu’à l’arrêt de bus Arakawa-tozanguchi, il faudra compter environ 5 heures de marche avant d’ atteindre le point culminant à 1 300 mètres et de se trouver face au grand arbre Jomon Sugi (très célèbre depuis l’époque d’Edo, il s’agit d’un des dix arbres les plus anciens du monde, son âge étant estimé entre 6 000 et 7 200 ans). Pour cela, il est conseillé aux randonneurs débutants d’être accompagnés d’un guide. A noter que des escaliers en bois évitent de se perdre ou de marcher dans la gadoue pendant plus de la moitié du parcours.

Princesse Mononoke - La forêt de Yakushima
Au terme de l’effort, la récompense est au rendez vous : Les cerisiers, les pieris, les saigoku, les azalées japonaises, qui fleurissent d’avril à mai et les rhododendrons qui fleurissent en juin constituent un paysage qu’on ne peut admirer nulle part ailleurs !

3/Les grandes chutes (Oko-no-Taki) :

Princesse Mononoke - La forêt de Yakushima

Situées à 1h30 en bus depuis le port de Miyanoura ou à 1h en bus depuis le port de Anbo, ce sont les plus grandes chutes d’eau du sud de Kyushu.
Cette cascade de 88 m de hauteur est sans conteste la plus majestueuse de l’île. Le bassin dont l’eau est claire, situé juste au pied des chutes est accessible aux visiteurs pour s’approcher au plus prés de la cascade et classé parmi les cent plus beaux monuments d’eau du Japon.

4/ Le Kaichu Onsen :

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Après une randonnée, rien de tel qu’un bon Onsen pour se détendre les muscles et l’esprit. Sur l’île de Yakushima, je vous recommande le Kaichu Onsen. Situé au bord de la mer, vous pourrez vous prélasser dans les bains situés entre les rochers et profiter d’une vue à couper le souffle. 2 bains de taille modeste (5/6 personnes maximum) sont à votre disposition. A noter que les bains ne sont accessibles qu’à marée basse. Le prix d’entrée est de 100 yen.

Pour s’y rendre, descendre à l’arrêt de bus Kaichū Onsen ou Nishikaikon.

5/Yakushima Fruit Garden (le verger de Yakushima) :

Ce verger abrite plus de 1600 espèces de plantes et de fruits tropicaux. Ici, vous pourrez déguster des fruits fraîchement cueillis. Les délicieuses confitures maisons feront d’excellents souvenirs à ramener de votre voyage. Situé à 50mn en bus depuis le port de Anbo, descendre à l’arrêt de bus Nakahama. L’entrée est de 500 yen (environ 4 euros) pour les adultes et de 250 yen pour les enfants.

6)Comment aller à Yaku-Shima ?

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