O désespoir. Ils sont nombreux ces films japonais qui déjà sortis depuis belle lurette au Japon, mais qu’il est difficile de voir en France et impossible au cinéma. Cette nouvelle rubrique est consacrée à ce sujet.
Ces dernières années, on constate de plus en plus de films japonais sortent au cinéma en France (12 en 2018). C’est le résultat de l’excellent travail des distributeurs français (notamment Eurozoom, Art house, Le Pacte). Souvenez vous, il n’y a pas si longtemps, à part quelques films du studio Ghibli en VHS et une soirée thématique par an sur Arte, le cinéma japonais était inexistant en France…Il était très difficile de découvrir et se familiariser avec ce cinéma, explorer cet art japonais à part entière, si différent de ce que nous connaissons.
Aujourd’hui, de nombreuses salles de cinéma diffusent des films japonais dans toutes les régions de France et il faut s’en réjouir. Mais je pense que certaines évolutions sont encore nécessaires. Pourquoi de nombreux films japonais incroyables ne sont pas encore sortis au cinéma en France ?
D’abord, parce que l’on constate encore une différence de traitement trop importante entre un film japonais et film français ou américain. Je parle notamment du traitement médiatique, du nombre de séances par jour…
L’autre frustration, c’est le décalage important qu’il existe entre la date de sortie des films au Japon et leur diffusion en France, beaucoup plus tard. Je reprends l’exemple du film « Liz et l’oiseau bleu » qui est sorti au Japon le 21 avril 2018. Il a fallu attendre un an, le 19 avril 2019 pour le voir en France. J’espère que le délai sera moins important pour voir le prochain film d’animation de Makoto Shinkai « weathering with you » dont la date de sortie en France n’a toujours pas été annoncée.
Cette question du retard dans les sorties est assez complexe (et je ne maîtrise pas toutes les subtilités) mais je vais vous donner quelques éléments d’explication. Ce délai résulte en grande partie du jeu des négociations des droits par les distributeurs. Concrètement, les producteurs d’un film japonais vont négocier avec les distributeurs de chaque pays, le droit de distribuer le film.
Une fois les droits acquis, il faut mener un travail de doublage, parfois de post production (ajustement du son…), de négociation avec chaque exploitant de cinéma…et enfin, un travail de communication. Vous vous rendez compte de l’énorme travail qui se dresse devant les distributeurs avant que le film arrive en salle. Et dites vous que tout recommence à zéro pour chaque film.
Le point sur lequel je veux insister, c’est que ces films japonais, salués par la critique, diffusés et récompensés dans les festivals du monde entier sont incroyables. Et pourtant, ils restent inconnus de la majorité du public français.
Je suis peut être trop gourmand mais j’aimerai voir plus de films japonais au cinéma en France. Certains existent en DVD, mais il faut reconnaître que sur grand écran, l’expérience est tout autre.
VOICI LES FILMS QUE J’ATTENDS LE PLUS.
N’hésitez pas à réagir à ma sélection, proposer d’autres films et me donner votre avis dans les commentaires.
1) »Laplace’s Witch » de Takashi Miike (date de sortie au Japon : 4 mai 2018)
Le réalisateur :
Takashi Miike c’est pour moi le maître des films d’horreur made in Japan. Takashi Miike (三池 崇史), est né le 24 août 1960 à Yao, petite ville près d’Ōsaka, au Japon. C’est un des réalisateurs japonais les plus prolifiques mais aussi très controversé. Il incarne un cinéma d’horreur totalement décomplexée, innovant, moderne, et à l’esthétisme assumé. Son défaut est de se perdre parfois dans la provocation et de manquer de maîtrise .
Le film :
L’histoire commence par deux personnes sont empoisonnées dans des sources chaudes situées dans différentes régions. La police demande au professeur Shusuke Aoe (Sho Sakurai), qui est géochimiste, de déterminer si les décès sont des accidents ou des meurtres. En enquêtant sur les cas, Shusuke Aoe rencontre Madoka Uhara (Suzu Hirose). La police commence à soupçonner que Madoka pourrait être liée aux décès et à un troisième cas.
2) City Hunter: Shinjuku Private Eyes (sortie le 8 février 2019 au Japon)
L’histoire :
A notre époque, dans le quartier de Shinjuku à Tokyo, Nicky Larson et Kaori doivent enquêter sur une nouvelle affaire mystérieuse.
La bande annonce :
3) « A Boy and His Samurai » de Yoshihiro Nakamura (sorti en 2010 au Japon)
Le film :
Hiroko est divorcée et jongle entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle où elle passe le clair de son temps à élever son jeune fils Tomoya. Un jour, elle croise un samouraï qui semble venu tout droit d’une autre époque…
La bande annonce :
4)”Penguin Highway” de Hiroyasu Ishida (sortie le 17 aout 2018 au Japon)
Le film :
Élève de CM1, Aoyama est un petit garçon sérieux qui travaille beaucoup pour devenir « quelqu’un de bien ». Chaque jour, il tient le compte des journées restantes pour atteindre l’âge adulte. Cette histoire commence alors qu’il lui reste exactement 3888 jours et se finira à 3748. Elle raconte l’aventure fantastique que va vivre Aoyama pendant ces 140 jours pour devenir un adulte admirable.
La bande annonce :
5) »INLAND SEA » de Kazuhiro Soda
Le réalisateur :
Fer de lance du documentaire japonais, Kazuhiro Soda poursuit son projet au long cours de films dits d’observation. C’est-à-dire filmer sans idée préconçue, ni préparation avant le tournage. Formé à New York où il vit et réalise des documentaires pour la NHK, il choisit de devenir indépendant pour mettre en pratique sa méthode et construire une œuvre de décryptage de la société contemporaine japonaise sans équivalence. Il se fait connaître avec Campaign (2007), chronique tragi-comique d’un candidat parachuté pour les municipales, projeté dans de nombreux festivals et diffusé dans une version télé dans plus de 200 pays à travers le monde. Puis viennent Mental (2008), Théâtre 1 & 2 (2012), Campaign 2 (2013) et Oyster Factory (2015), récompensé du Soleil d’Or lors de la 11ème édition Kinotayo. Inland Sea est son septième film d’observation.
Le film :
A l’âge de 86 ans, Wai-chan est un des derniers pêcheurs encore en activité d’un petit village situé sur les rives de la Mer Intérieur de Seto. Kumi-san, la commère du cru, se promène tous les jours le long de la côte. Alors que Koso-san, qui s’occupe seule du petit magasin de fruits de mer laissé par son mari décédé, fait le lien entre les villageois. Avec Inland Sea, Kazuhiro Soda pointe sa caméra sur Ushimado, village qu’affectionnait l’immense Shohei Imamura qui y tourna Pluie noire et Dr Akagi. Il brosse un portait en noir et blanc, à la fois poétique, délicat et bouleversant du crépuscule d’un monde sur le point de disparaître.
6) »Paprika » de Satoshi Kon (sortie le 25 novembre 2006 au Japon)
Le film :
Un nouveau traitement psychothérapeutique nommé PT a été inventé. Alors que le processus est toujours en phase de test, l’un des prototypes est volé.
La bande annonce :
7) Les films de Sono Sion (Suicide Club, Love Exposure, Cold fish…)
C’est l’un des réalisateurs les plus fous. Aussi fou que génial, ses films ne se fixent aucunes limites. Il dépeint le réalisme social mêlé au cinéma violent, gore, aux thèmes de l’adolescence, de la famille japonaise, de la solitude… Sion est un artiste, un génie créatif, écrivain, poète. Paradoxalement, malgré sa reconnaissance par la critique internationale, il est marginal dans le cinéma japonais, certainement par son côté contestataire.
Dans Suicide Club (2002) et Noriko’s Dinner Table (2005), il livre deux témoignages sans concessions sur les suicides collectifs au Japon. Son film le plus abouti est certainement « Love Exposure », une véritable expérience !
Pour moi, Sono Sion est un réalisateur incontournable. Ses films sont d’une liberté totale sur la forme comme sur le fond. La marque d’une liberté créatrice sans concessions (libératrice ?) sur la société japonais. Pourtant, la majorité de ses films ne sont pas distribués en France et ne sortent pas au cinéma. C’est dommage…
La bande annonce de Love Exposure :
8) »Promare » de Imaishi Hiroyuki (sortie le 24 mai 2019 au Japon)
La bande annonce :
9) »LOVE AND WOLBACHIA » de Sayaka Ono (sortie le 9 décembre 2017 au Japon)
La réalisatrice :
Née en 1984, Sayaka Ono est diplômée de l’Académie Japonaise des Arts Visuels, l’école de cinéma fondée par Imamura. En 2005 elle tourne son premier long-métrage documentaire The Duckling, produit par Kazuo Hara. Elle y dépeint sa relation avec sa famille en tant qu’objet de cinéma. Cependant, devant le refus de celle-ci d’utiliser le film, le long-métrage voit finalement le jour au théâtre après une autorisation inattendue. Depuis elle partage ses activités entre la réalisation de documentaires de cinéma et de nombreux projets de programmes télévisuels.
Le film :
A travers une série de portraits intimes, la réalisatrice Sayaka Ono, compose une mosaïque sensible et émouvante faite d’histoires amoureuses étranges et variées. De ce monde coloré, émerge toute une diversité existant aux marges de la société japonaise dominante. Peu représentée au cinéma, cette diversité nous questionne sur la véritable nature de notre sexualité. L’amour kaléidoscopique des gays, lesbiennes, bisexuels, intersexuels, travestis, personnes ayant un trouble de l’identité de genre et ceux qui les entourent, est ici pleinement mis en lumière.
10) »The garden of word » de Makoto Shinkai (sortie le 31 mai 2013 au Japon)
Le film :
Takao est un jeune lycéen qui rêve de devenir cordonnier. D’un naturel mélancolique, il va souvent chercher l’inspiration dans un jardin japonais. Il y fait la rencontre d’une mystérieuse femme Yukino. Bien que plus âgée que lui, Yukino apprécie la compagnie de Takao. Ils se retrouvent plusieurs fois dans le même jardin et font progressivement connaissance.
La bande annonce :
Je vous rejoins sur certains. Notamment les films de Makoto Shinkai, Your Name est devenu une référence à la maison. Moi comme les enfants adorons le visionner.