Une chose est certaine, c’est qu’au moment de tourner ce film, personne ne se doutait du succès ni de l’impact qu’il allait avoir. Dans cette vidéo, je tente de vous expliquer pourquoi en vous révélant 10 choses à savoir sur le film « Lost in translation ».
C’est dans une troisième et dernière vidéo, que j’analyserai comment le Japon et les Japonais sont montrés dans ce film.
10-Le choix du Japon :
Une réalisatrice américaine qui tourne un long métrage au Japon, c’est rare dans l’histoire du cinéma. Pourtant ce choix s’est révélé comme une évidence pour S. Coppola. Car elle connaissait bien Tokyo puisqu’elle s’est souvent rendue là-bas plusieurs fois. D’abord avec son père puis pour la promotion de Virgin suicide. De son temps passé sur place, elle a été fascinée par le Japon, par ces expériences et ses émotions qu’elle retranscrit parfaitement dans son film.
Elle a déclaré : «Le décalage horaire y est si intense que tout semble onirique. Je voulais transmettre au public cette impression d’être à moitié éveillé à Tokyo».
9- la durée du tournage :
La durée de tournage a été très courte. Seulement 27 jours, à partir du 29 septembre 2002.
Le rythme a été assez soutenu et éprouvant pour les acteurs et l’équipe du film, moitié américaine et moitié japonaise. Car la majorité des scènes à l’hôtel tourné en majorité la nuit. Bill Murray a déclaré regretté ne pas avoir assez dormi.
8- les difficultés du tournage :
Tourner un film au Japon n’est pas hyper simple, surtout lorsque l’on ne demande pas toutes les autorisations pour filmer.
L’équipe du film (en partie japonaise) et S. Coppola ont dû faire face à plusieurs contraintes.
-Dans l’hôtel, la majorité des scènes sont tournées la nuit ou très tôt le matin, car la direction du Park Hayatt n’autorise pas de tourner la journée pour ne pas gêner les clients.
-En extérieur, Coppola a tourné sans permission des autorités japonais. C’est le cas dans le métro ou Shibuya Crossing, avec une équipe très réduite pour éviter d’attirer l’attention.
Sa consigne était de respecter au maximum les lumières et la réalité de Tokyo. Pour cela le directeur de la photographie, Lance Acord a tourné la plupart des scènes avec une caméra Aaton 35 mm. Cette caméra portative est utilisée avec des pellicules ayant une haute sensibilité ISO, ce qui permet de tourner dans des lieux publics faiblement éclairés de façon discrète et dans un style minimaliste qui se rapproche de celui du documentaire.
-Une anecdote de tournage : lors d’une scène dans un restaurant shabu-shabu, le tournage prend dix minutes de retard et se finit dans le noir, le propriétaire du restaurant ayant éteint toutes les lumières car l’horaire n’a pas été respecté. Ce genre de petit dépassement horaire est considéré comme banal dans un tournage anglo-saxon mais comme un manque de respect au Japon et l’incident entraîne la démission du régisseur général japonais.
7- Son expérience personnelle
S.Coppola a confié que le personnages de Charlotte était inspiré de son vécu personnel. À l’époque elle est mariée avec un autre cinéaste Spike Jonze et traverse une crise qui se terminera par un divorce l’année de la sortie du film en 2003.
D’ailleurs, il est intéressant de faire une comparaison avec le film « Her » est la réponse de S. Jonze qui est le parfait reflet de Lost in translation mais du point de vue de son ex mari.
6- Bill Murray incontrolable ?
Sofia Coppola voulait absolument Bill Murray pour le rôle de Bob Harris. C’était son premier et seul choix. Pour cela, elle a fait tous les efforts possibles pour le contacter.
Pour le convaincre, elle demande l’aide du réalisateur Wes Anderson, qui a dirigé Murray dans deux films, et au scénariste Mitch Glazer.
Elle et Murray finissent par se rencontrer dans un restaurant de New York et il donne un accord de principe, sans pour autant signer de contrat.
Alors que le tournage est proche de débuter, Coppola doutait encore de l’arrivé de Bill Murray qui a fini par arriver à Tokyo seulement une semaine avant le début du tournage.
5- Scarlett Johansson un peu perdue
Au moment du tournage elle n’avait que 17 ans. Elle avait déjà tourné plusieurs films, comme « L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », « The Barber » mais elle avait encore peu d’expérience. Coppola l’a remarquée dans Manny & Lo (1996) et avait déjà envisagé de travaillé avec pour le film virgin suicide.
Interviewer récemment par Howard Stern, Scarlet est revenu sur son expérience qu’elle qualifie de difficile.
4- Quelle est la place de l’improvisation dans ce film ?
S. Coppola a passé six mois à écrire le scénario donc non le film est loin d’être une total impro. Il y a un script est il est assez long. Voici le lien : https://www.dailyscript.com/scripts/lost-in-translation-script.html
Ce sont seulement quelques scènes secondaires et certaines attitudes qui ont été improvisés. Retrouvez deux illustrations dans ma vidéo.
3- Les inspirations pour la scène de la publicité Suntory :
Plusieurs sources d’inspiration ont été révélées :
Pour S. Coppola, c’est d’abord un pub qu’a tourné son père en japonais avec Akira Kurosawa
C’est aussi les publicités suntory tournées au Japon par notre James Bond de légende, Sean Connery.
2- Un petit budget :
Ce petit budget, c’est « seulement » 4 000 000 $. Un budget bien éloigné des grosses productions américaines (budget : Avengers 220 millions de dollars) et du plus gros budget pour un film de Sofia Coppola (Marie-Antoinette = 40 Millions de dollars). Mais le film a eu un grand succès et a rapporté 119 millions de dollars dans le monde.
1- La consécration aux oscars ?
Le film est projeté pour la première fois en public lors du festival du film de Telluride le 29 août 2003, puis au festival de Cannes et au festival de Venise.
Il parait qu’il a été proposé au Festival de Cannes 2003 mais le comité de sélection le refuse.
L’année suivant sa sortie au cinéma, en 2004, il accumule les récompenses dans les festivals du monde entier.
Les Goldens globes, les BAFTA britanniques… Mais il n’a pas eu la consécration aux Oscar 2004 avec pourtant 4 nominations (écrire la liste des nominations)
La raison, c’est la présence du génial 3ᵉ et dernier volet du seigneur des anneaux : Le retour du roi qui lui a soufflé l’oscar du meilleur film et meilleur réalisateur pour Peter Jackson ce qui est totalement mérité.
« Lost in translation » se console avec l’oscar du meilleur scénario original.
Idem pour Bill Murray qui malgré avoir obtenu le golden globe du meilleur acteur s’est fait souffler l’oscar qui a été décerné à Sean Penn dans Mystic river. Découvrez sa déclaration et ma conclusion dans la vidéo.