Du 8 février au 6 mars 2024, une sélection de 25 classiques du cinéma d’horreur sur grand écran, de toutes les époques, avec les grands maîtres du cinéma seront projetés à la cinémathèque. George A. Romero, Tod Browning, Alfred Hitchcock, Brian De Palma ou William Friedkin, mais aussi les ambassadeurs mondiaux du genre : Mario Bava, Dario Argento ou encore Benjamin Christensen. Et Trois films d’Horreur japonais à voir à La Cinémathèque française, Nobuo Nakagawa, Takashi Miike, Kiyoshi Kurosawa. Voici le programme et les dates de projection pour ces trois films à ne pas rater. Deux séances seront présentées par Jean-François Rauger.
Pour rappel, la cinémathèque française est située 51 Rue de Bercy, dans le 12ème arrondissement à Paris.
1)le film d’ouverture : « Histoire de fantômes japonais » réalisé par Nobuo Nakagawa (Jeudi 8 fév 2024 – 20h00, Salle Henri Langlois)
Titre original : Tōkaidō Yotsuya kaidan
Avec Shigeru Amachi, Noriko Kitazawa
Iemon, samouraï ambitieux et impulsif, assassine le père de sa fiancée qui refusait leur mariage. Influencé par un ami sans scrupule, son arrivisme le pousse à envisager de tuer son épouse.
3) »KAÏRO » réalisé par Kiyoshi Kurosawa (Projection le Vendredi 1 mar 2024 – 20h45Salle Henri Langlois)
Avec Haruhiko Katô, Kumiko Asô, Koyuki
À Tokyo, après le suicide d’un étudiant, ses amis ont d’étranges visions, comme si le mort essayait de les contacter.
L’un des films clés du cinéma d’horreur japonais contemporain, en même temps qu’un portrait saisissant de la jeunesse tokyoïte. La mort, figurée ici par une simple disquette transmettant un virus, hante le film, monument spectral qui compte quelques-unes des scènes les plus effrayantes de ce nouveau siècle. Une traversée du Styx d’une tristesse insondable.
Un rônin ambitieux empoisonne sa fiancée, dont le spectre reviendra le hanter : avec une mise en scène maîtrisée (le plan-séquence initial, magistral), le cinéaste adapte une célèbre pièce kabuki du XVIIIe. Scènes horrifiques, imbrication entre le monde des vivants et celui des morts, une étude modèle sur les superstitions nippones, qui pose solidement les codes du genre, le kaidan-eiga.
Le « Histoires de fantômes de Tōkaidō Yotsuya » (la traduction littérale du titre) de Nobuo Nakagawa est l’un des premiers moules fantastiques, suivis de près par Kinoshita, Toyoda ou Mori. La célèbre pièce kabuki du XVIIIe siècle écrite par Namboku Tsunuya et sa première adaptation cinéma en 1912 par Shōzō Makino formaient un creuset inépuisable de scènes horrifiques et effrayantes : le cadavre de la femme défigurée, empoisonnée, suicidée, noyée, la pathétique Oiwa, ne quittera plus l’écran japonais et nos esprits, donnant naissance au kaidan-eiga. « Sa version fait de Nakagawa l’équivalent japonais d’un Terence Fisher pour la modernisation des mythes classiques et d’un Mario Bava pour son usage spectaculaire de la couleur », nous affirme avec passion et raison Stéphane du Mesnildot (Fantômes du cinéma japonais, Rouge profond, 2011). Montré en exclusivité à la Cinémathèque en janvier-février 1974 lors d’une rétrospective extraordinaire consacrée à « 20 cinéastes d’aujourd’hui », aux côtés de Zatoichi de Misumi, La Joueuse à la pivoine de Tai Kato, Élégie de la violence de Suzuki, ou encore Cleopatra, reine du sexe de Tezuka et Yamamoto, Histoire de fantômes japonais a aussi fait l’objet d’une ressortie remarquée par Alive en 1991, lors d’un cycle « Le Japon fantastique », associant entre autres Mothra contre Godzilla et Prisonnières des martiens. L’affiche était signée du romancier et photographe Romain Slocombe.
エミリーCauquy
2) »AUDITION » réalisé par Takashi Miike (projection le Vendredi 1 mars 2024 – 18h00 Salle Henri Langlois)
Avec Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Jun Kunimura.
Un producteur de films, veuf, organise une fausse audition dans le but secret de trouver une nouvelle épouse. Il rencontre une jeune femme qui l’attire dans une horrible et sanglante spirale.
Désireux de trouver une nouvelle épouse, un veuf organise de fausses auditions de jeunes femmes. Modèle de J-Horror, Audition instille une tension étouffante à travers les dialogues, la photo qui passe du bleuté au rouge sombre, une utilisation appuyée du contrechamp et un montage ingénieux. Et glisse doucement de la romance sentimentale à la critique froide et acerbe de la domination masculine, à l’horreur pure. Un choc, ou plutôt, des chocs.
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