Presque qu’un an après l’annonce officiel de ce remake, Netflix vient de diffuser la 1ere bande annonce de son remake de Saint Seiya.
Il aura suffit seulement d’1 minute et 24 secondes pour répondre à plusieurs de mes interrogations. Voici mes impressions en quatre points.
« Une animation décevante »
Le rendu en full CGI est une vrai déception. C’est joli, coloré et fluide. Mais le rendu visuel donne l’impression d’être superficiel, trop enfantin. Au final, l’animation apparait sans relief et ennuyeuse.
Le point positif est le design des armures de bronze que je trouve vraiment réussi.
Même si l’on voit qu’un effort a été fait pour reproduire certains de lieux emblématiques (la montagne des 5 pics et la cascade de Rozan, Colisée en Grèce), il manque l’essentiel. Cette capacité qu’on les animés japonais à créer des univers riches, à capter notre imaginaire et faire vibrer nos émotions.
Dans cette bande annonce, on a rien tout ça. L’utilisation de la 3D est trop importante et parait grossière. L’animation et les arrières plans incroyablement vides me rappellent les cinématiques du jeu vidéo Brave soldier sorti à l’époque sur PS3. A la différence que dans un jeu vidéo, on est plus acteur que spectateur.
« Le character design : laissez Shun tranquille ! »
C’est LA nouvelle qui a surpris les fans de Saint Seiya : Dans ce remake, Shun est un femme !
Rien de choquant si vous ne connaissez pas du tout la série. Par contre, si vous connaissez l’animé d’origine, difficile d’accepter cette prise de liberté.
Il faut savoir que dès la diffusion de l’anime dans les années 90, le personnage de Shun a souvent été tourné en ridicule. En raison de son manque d’instinct combatif et de sa représentation androgyne, il était dévalorisé par les jeunes fans du club Dorothée.
En réalité, Shun est un des personnages les plus complexes, les plus importants et les puissant de la saga. Ça, je l’ai compris plus tard. C’est surtout le personnage préféré de Kurumada, qui lui confère le rôle central dans l’arc Hadès.
Avec ce remake, ce qui me dérange le plus (au delà de ce choix) ce sont les déclarations du scénariste Eugene Son pour se justifier suite aux critiques.
D’abord, il a révélé avoir pris cette décision pour moderniser la série, car elle avait 30 ans.
Je trouve au contraire que la personnalité de Shun incarnait déjà la modernité sur plusieurs aspects. Comment rester pacifiste dans un monde toujours plus violent ? Comment réagir aux attaques quand on souhaite toujours éviter le conflit ? C’est toute cette dimension psychologique et le lien qui l’unit à son frère (qui a un caractère opposé), qui est passionnant dans la série d’origine.
Un personnage donc injustement moqué dans les cours d’écoles. J’espère que le remake n’en rajoutera pas une couche pour alimenter toute forme de caricature sur ce chevalier qui mérite son titre de noblesse.
« La place des femmes dans l’univers Saint Seiya »
Eugene Son déclare également : « Une autre chose ne me convenait pas : Seiya comme tous les autres chevaliers de Bronze étaient tous des hommes. Aujourd’hui le monde a changé, le public est habitué à voir des hommes et des femmes mis sur un pied d’égalité ».
Je suis parfaitement d’accord avec lui sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Sauf qu’il oublie que Saint Seiya est loin d’être un Shonen ou les personnages féminins sont absents. Je trouve cette critique un peu facile et « hors sujet » dans l’univers Saint Seiya.
Mis à part Athéna, certaines femmes chevaliers sont bien plus puissantes que les chevaliers de bronze. Shaina et Marine sont des chevaliers d’argent donc supérieures au chevalier de bronze. Pandore est le bras droit d’Hadès, plus forte et intelligente que la majorité des spectres. Et Hilda de Polaris, vous croyez qu’elle n’est pas un personnage central de l’animé et qu’elle n’est pas capable de botter le cul de ce scénariste ?
Les autres personnages féminins (non combattantes) occupent aussi un rôle important dans la série. Souvenez vous de Flamme dans l’arc Asgard. Sans elle, aucune chance qu’Athéna ne survive à cette épreuve et que les chevaliers atteignent leur but.
Cet argument de Eugene Son est donc pour moi complètement infondé. Au mieux il repose sur une méconnaissance de l’esprit de la série. Au pire, il cache un stratégie commerciale douteuse pour faire du buzz ou tenter d’attirer un plus large public.
Je pense surtout, qu’au lieu de faire ce choix pour Shun, il aurait été plus pertinent de créer un nouveau chevalier de bronze féminin et de l’intégrer au groupe des chevaliers de bronze existants. Ou carrément de prendre le risque de créer un animé original avec de nouveaux personnages.
Le récent Saint Seiya: Saintia Shô (que je vous invite à découvrir l’anime sorti le 10 décembre 2018) l’a fait en présentant l’histoire de chevaliers féminins qui représente la garde rapprochée de Saori Kido. Voilà une vrai bonne idée qui, j’espère, parviendra à innover et évitera de trop pencher vers le fans service.
« Une histoire qui parait confuse »
La bande annonce montre beaucoup d’éléments. C’est une bonne chose d’apprendre que le grand pope, Cassios, Marine et Dokko seront présents dans ce remake.
Mais les choses deviennent plus confuses quand on s’intéresse aux adversaires de chevaliers. Je crois comprendre qu’il s’agit de récupérer l’armure d’or du sagittaire aux chevaliers noirs. Mais la bande annonce devient carrément absurde quand on voit l’armée débarquer. Quand Shun repousse les rafales avec sa chaine…
J’ai l’impression qu’ils ont voulu faire du neuf avec du vieux. Reproduire des scènes de l’anime d’origine pour faire plaisir aux fans. Introduire l’armée pour faire plaisir aux américains… Bref on perd déjà en cohérence et en lisibilité et je doute que ce joyeux bordel ne donne quelque chose de cohérent et profond.
Mais il est bien évidement trop tôt pour me prononcer sur ce point. J’espère que l’équipe en charge du projet aura conscience de ces défauts et voudra rectifier le tir avant l’été 2019…
Conclusion : Je suis déçu par cette bande annonce. Ce qui me dérange le plus, c’est que les ficelles sont trop grosses. Ce remake semble vouloir faire plaisir au plus grand nombre mais perd complètement en crédibilité. En voulant jouer à fond la carte de la modernité, le Saint Seiya de Netflix risque bien de se faire oublier avant même sa sortie.
Cette remake en CGI cheap est avant tout pour fait pour un » nouveau public » principalement américain et bas du front (l’apologie des armes a feu dans la bande annonce est plus que parlant), et pas question d »avoir un Shun avec un look efféminé donc susceptible d’être Gay , donc en fait une fille et le probléme est réglé.
Bien sur Eugene Son ne dira JAMAIS la vraie raison, il serait accusé d’homophobie mais personne n’est dupe.
Sachant que le scénariste est américain, il est aux ordres du diffuseur.
Le résultat est conforme a mon sens aux normes US pour les séries animées pour la jeunesse , je me demande pourquoi autant de gens sont surpris de la médiocrité du résultat tellement c’était prévisible .
Il suffit de voir comment les série japonaises sont remontées par les chaines TV US avec le consentement du distributeur japonais.
Le remontage suit les indications marketing de la chaine en édulcorant le plus possible , changeant l’héroïne par un personnage masculin qui était a l’origine secondaire, ect..
Netflix a vu l’occasion de faire un animé sans intéret en capitalisant sur une licence connue et Toei de se faire de l’argent facile comme a leur habitude, après tout cet animé n’a pas été produit pour le marché japonais .