On peut dire que la 81ᵉ édition de la Mostra de Venise, qui a eu lieu du 28 août au 7 septembre 2024, a été une belle édition pour le cinéma Français « récompensé » (Paul Kircher révélé et Vincent Lindon sacré) et pour le cinéma japonais « représenté ».
En forme de clin d’oeil, c’est l’actrice Isabelle Huppert qui était la présidente du jury. L’actrice française que j’ai adoré cette année des ses pérégrinations au Japon à travers son interprétation dans le film « Sidonie au Japon » réalisé par Élise Girard. Une présidente de choix qui a déclaré « J’ai une longue et très belle histoire avec ce festival ».
Car il faut dire aussi que le festival international de Venise et le cinéma japonais, c’est une longue et belle histoire. Voici deux illustrations. En 1951, « Rashomon » d’Akira Kurosawa remporte le Lion d’Or au festival de Venise et ouvre les portes de l’Occident au cinéma japonais. Depuis, ce festival a toujours contribué à révéler sa qualité et sa profondeur.
Dans les années suivantes, Ugetsu Monogatari (1953) et Sanshô Dayû (1954) de Kenji Mizoguchi font briller le cinéma japonais. Sans oublier Biruma no Tategoto (1956) de Kon Ichikawa.
Dans les années 60, l’acteur Toshiro Mifune éblouissait de sa classe le festival, encore et toujours.
En 1997, le réalisateur, scénariste, acteur, peintre, artiste de manzaï, présentateur télé (et bien d’autres rôle propositions artistiques) Takeshi Kitano recevant le Lion d’or à la Mostra de Venise pour Hana-bi. Une récompense qui va changer totalement sa carrière au cinéma, lui ouvrir des financement, lui qui est Japon est plus souvent considéré comme un amuseur public que comme un réalisateur de génie.
1) »Cloud » réalisé par Kiyoshi Kurosawa
« Cloud » est l’un des trois nouveaux projets de Kurosawa cette année 2024 avec son brillant moyen métrage « Chime » qui était sélectionné à la Berlinale, et son long métrage remake du film « Le Chemin du serpent » qui est sorti en juin au Japon. Cloud est sélectionné à la Mostra de Venise, hors compétition.
L’histoire : Ryosuke Yoshii est un homme ordinaire, qui subvient à ses besoins en revendant des choses sur Internet. Peu à peu, il s’attire la rancune des gens qui l’entourent et va devoir lutter pour sa vie.
A l’affiche de ce film Masaki Suda, que l’on a pu voir récemment dans « La Famille Asada » de Ryota Nakano et « N’oublie pas les fleurs » de Genki Kawamura. Il a également prêté sa voix au héron dans le film d’animation « Garçon et le héron » de Hayao Miyazaki.
La bande annonce du film :
Et si vous comprenez le japonais ou l’Italien :
2) »Broken Rage » réalisé par Takeshi Kitano
Alors que l’on patiente toujours sagement pour la sortie de son film précédent « Kubi » au cinéma en France, je suis tout aussi impatient de découvrir ce nouveau film avec un casting de choix : Takeshi Kitano, Tadanobu Asano (un des acteurs japonais que je préfère 🙂 et Nao Omori à Venise. Imaginez les arriver sur une péniche, ça a plus de gueule que Clonney et Pitt quand même !
Selon les premiers avis, « Broken Rage » est un très bon film marqué par une grande créativité. Une parodie, entre violence et comédie plein d’audace et d’énergie folle. Un film assez court qui dure 65 minutes. Attention Spoiler : Après 30 minutes, l’histoire revient à son départ et la narration change totalement, sous un angle parodique et burlesque.
L’histoire : D’un tueur à gages impitoyable (Beat Takeshi) qui enchaîne les contrats, jusqu’à ce que sa routine attire l’attention d’un garçon de café et de la police.
Tadanobu Asano a déclaré : « J’ai travaillé avec beaucoup de réalisateurs japonais, dont certains avec qui je suis déjà venu à Venise, mais cette fois, c’était complètement différent. Travailler avec Takeshi Kitano a été très amusant et très intéressant car il a travaillé dans différents domaines, de la comédie à l’animation télé en passant bien sûr par la réalisation, de sorte qu’il puise dans différentes expériences de vie et m’a même influencé à être un personnage différent. acteur. Il voit le monde d’une manière différente, ce qui m’a beaucoup enrichi ».
Nao Omori a déclaré : « Travailler avec Takeshi Kitano, c’est développer une tension complètement différente de celle que l’on ressent avec d’autres réalisateurs. Nous avons commencé le tournage tout de suite, sans aucune préparation. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le réalisateur pour essayer de trouver comment créer l’atmosphère amusante de l’histoire sur le plateau ».