Le festival international du film d’animation d’Annecy (du 11 au 16 juin) vient tout juste de commencer et il est déjà au centre de toutes les discussions (bien plus que la coupe du monde en Russie ou l’E3 à Los Angeles ;). Quoi, vous n’en avez pas encore entendu parlé ?!
Souvenez vous, en 2017, le cinéma japonais avait survolé la compétition avec « Lou et l’île aux sirènes » et « dans un recoin de ce monde ». Cette année, les films d’animation japonais partiront favoris avec deux grands films en compétition.
- Quelles sont mes attentes pour cette édition 2018 ?
Chaque année, le festival d’Annecy s’affirme un peu plus comme le meilleur festival au monde pour les films d’animation. Il présente toutes les qualités que je recherche dans un festival de cinéma.
En tant que spectateur, ce qui m’intéresse le plus c’est qu’une récompense ici est un gage d’excellence. Peut être encore plus qu’une palme d’or à Cannes, un Crystal à Annecy est la garantie de voir un film d’animation d’exception. Il faut dire que la sélection est exigeante. Les organisateurs placent chaque année la barre un peu plus haute. C’est très bien car cela dynamise le monde de l’animation. Cela nous permet aussi de constater les progrès fulgurants du cinéma d’animation dans le monde entier.
J’apprécie aussi ce festival car il est accessible au public. Chacun peut réserver sa place, voir les films en avant première et participer aux nombreux évènements. Le cadre est idyllique avec des séances organisées en extérieur, au bord du lac. Voila un évènement qui veut aussi faire plaisir au public. J’aime cet état d’esprit et d’ouverture.
Cette année, la sélection envoie du lourd ! J’attends avant tout la dernière pépite de Mamoru Hosoda, « Mirai, ma petite soeur » que j’annonce comme le meilleur film d’animation en 2018. J’espère aussi de bonnes surprises après un début d’année assez décevant pour les films d’animation japonais.
Je suis impatient et curieux de découvrir le 1er film de Kitarô Kôsaka (ancien du studio Ghibli) « Okko et les fantômes » qui est distribué par Eurozoom. Et puisqu’il n’y a pas que le cinéma japonais dans la vie, cette édition 2018 vibrera aussi sur des rythmes brésiliens ! Une animation méconnue mais très talentueuse à l’image de l’énergie culturelle de ce pays.
- Tour d’horizon des évènements majeurs pour l’animation japonaise :
1. Le studio Ghibli à l’honneur
Tout d’abord avec un hommage au maître du cinéma d’animation japonais, Isao Takahata cofondateur du studio Ghibli et père du Tombeau des lucioles. « Réalisateur visionnaire, il n’a cessé d’arpenter le champ de l’animation. Intellectuel engagé, traducteur et passeur d’œuvres étrangères, il a incarné de fait, dans son pays, la conscience du dessin animé.
Plus que nul autre, Isao Takahata a transformé le langage du dessin animé japonais après la guerre, l’arrachant aux conventions du cartoon comme au style disney en pour affirmer sa dimension sociale, politique, sa capacité à révéler le réel, la figure humaine, la beauté du quotidien ».
Ensuite avec la projection en version restaurée du merveilleux et enchanteur « Mon voisin Totoro ». Oyé oyé, le film sortira dans 150 salles en France à l’occasion de ses 30 ans le 13 juin 2018. Une excellente occasion de voir ou de revoir ce bijou de l’animation japonais dont on ne me lasse pas.
2. Deux films japonais en compétition
- Okko et les fantômes réalisé par Kitarô Kôsaka
L’histoire : : Seki Oriko, dite OKKO, est une petite fille formidable et pleine de vie. Sa grand-mère qui tient l’auberge familiale la destine à prendre le relai. Entre l’école et son travail à l’auberge aux côtés de sa mamie, la jeune Okko apprend à grandir, aidée par d’étranges rencontres de fantômes et autres créatures mystérieuses !
(date de sortie en France le 12 septembre 2018)
- Miraï, ma petite sœur réalisé par Mamoru Hosoda
L’histoire : Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu’à l’arrivée de sa petite sœur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie, se trouve un arbre généalo-ma-gique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. À travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.
(date de sortie en France le 26 décembre 2018)
3. Un film hors compétition : « Maquia, when the Promised Flower Blooms »
L’histoire : Le peuple d’Iolph possède le secret de la longévité, mais ce précieux don attise les convoitises. Leur tranquillité est troublée par une invasion ennemie, qui sème chaos et destruction. La jeune Maquia parvient à s’enfuir. Lorsqu’elle découvre un bébé orphelin abandonné dans la forêt, elle décide de le garder. Ainsi débute un voyage émotionnel entre un mortel et un être qui ne vieillit plus.
C’est le premier film de la jeune réalisatrice Mari Okada.
(date de sortie en France : courant 2018)
4. Annecy Classics
Avec Annecy Classics, le Festival rend hommage à des films intemporels qui ont marqué l’histoire de l’animation. Ces séances sont l’occasion de retracer les parcours de réalisateurs brillants, de valoriser des techniques d’animation avant-gardistes, de mettre en lumière des scénarios poignants et de célébrer des faits marquants. Faites une pause et retrouvez les grands classiques de l’animation !
Génie de l’animation et fidèle du Festival d’Annecy, le réalisateur japonais Satoshi Kon, disparu en 2010, avait été mis à l’honneur lors d’un hommage à Annecy cette même année.
Au cours de cette séance spéciale, plongez dans l’histoire de Millennium Actress et suivez la quête de deux journalistes pour interviewer la célèbre Chiyoko Fujiwara. Ancienne star du cinéma japonais, retirée du métier depuis plusieurs années, elle leur révélera l’histoire du siècle, la guerre et une partie de son destin personnel.
Élégant et étourdissant, Millennium Actress est un must see !