Palmarès du festival du cinéma Japonais Kinotayo 2024

Le PALMARES du festival KINOTAYO 2024

C’est déjà terminé. La 18 ème édition du festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo est passée aussi vite que ce dernier mois de l’année. En décembre, j’ai passé beaucoup de temps au cinéma et cette édition a tenue toutes ses promesses. J’ai vu presque tous les films en sélection et je peut dire que je suis passé par toutes les émotions. Des films qui m’ont fait prendre un peu de retard pour l’achat des cadeaux mais je ne le regrette pas (aller au cinéma c’est un bon moyen de résister à tentation d’acheter dans les magasins 🙂

Sans détour, les films que j’ai préféré sont Confetti, Ann et bonne nouvelles ils ont été récompensés. J’espère que ce succès leur permettra de sortir en 2025 au cinéma en France. J’ai énormément apprécié aussi  le documentaire Johatsu (les évaporés) réalisé par A. Hartmann et A. Mori. Une immersion saisissante sur ce thème de société Jōhatsu qui désigne les Évaporés au Japon.  Des témoignage de chaque maillon de cette chaîne organisée qui dévoilent une part immense d’humanité derrière cette décision difficile,  recommencer sa vie ailleurs, de s’effacer pour tenter de se reconstruire. D’ailleurs, je vous recommande l’ouvrage éponyme. Des enquêtes qui prônent la dimension humaine derrière chaque disparition.

Un mot aussi sur le super film projeté lors de la soirée d’ouverture du festival. Happyend » de Neo Sora est un film engagé contre l’autorité qui pousse à cultiver ses différences. Plein d’humour qui prouve que l’amour triomphe toujours.

J’ai été ému par film d’animation de clôture « TOTTO-CHAN, LA PETITE FILLE À LA FENÊTRE » de Shinnosuke Yakuwa, entre émerveillement, rire et larmes.  J’ai adoré le personnage de Tetsuko, son arrivée dans sa nouvelle école et comment elle évolue, sa relation avec ses parents et ses amis. Le personnage du directeur est génial aussi de générosité pour lui donner confiance en elle quand elle arrive dans sa nouvelle école (avec l’empreinte vocale de Koji Yakusho). L’animation est magnifique, pleine de couleurs. J’ai beaucoup aimé l’idée du train école. La musique aussi, comme fil rouge qui lie les élèves, les adultes pour dépasser la gravité des évènements et qui leur permet de célébrer les choses les plus simples du quotidien (la nourriture), les jeux, des répétitions. Les messages de fond du film, la guerre qui touche les innocents, le patriotisme, les inégalités, l’injustice sont autant de thèmes d’actualité. Mais ce film est profondément humain et il fait du bien.

Le meilleur pour la fin, pour souligner la présence exceptionnelle de Koji Yakusho qui a illuminé le festival par sa présence, sa générosité, son humour en répondant après presque chaque projection aux questions du public. J’ai adoré en particulier l’échange après la projection du film l’anguille avec quelques anecdotes sur le tournage et S. Imamura. Et cette question sur le fait que les personnages qu’il interprète circulent souvent à vélo. Koji Yakusho répondant amusé que ces personnages ne sont pas assez riches pour se déplacer en voiture. Avant d’ajouter qu’il possède quatre vélos et qu’il aime se balader 🙂

Le Pianiste de Ginza réalisé par Masanori TOMINAGA

Le jury a été touché par l’inventivité narrative d’un film aussi déployé dans le temps que circonscrit dans sa géographie, qui épouse par sa forme, l’art qu’il tente de dépeindre. C’est aussi un jeu de miroir contemporain entre l’Orient et l’Occident. Pour ces raisons, le Prix du Jury est décerné au Pianiste de Ginza réalisé par Masanori Tominaga.

L’histoire : Ginza, 1988. Hiroshi gagne sa vie en jouant du piano dans un cabaret. En acceptant la requête d’un client d’interpréter le thème du « Parrain », il s’attire le courroux du yakuza le plus influent de ce quartier de Tokyo qui s’est octroyé le droit d’être le seul à pouvoir réclamer cette mélodie. L’histoire se déroule en une nuit mais dans deux temporalités distantes de trois ans. Sosuke Ikematsu joue (peut-être) le même personnage à deux périodes de sa vie dans ce biopic expérimental, librement adapté des mémoires du pianiste Hiroshi Minami.

La bande annonce :

Confetti réalisé par Naoya FUJITA

Le Jury décerne à l’unanimité le Grand Prix à un film qui a brillé dans la sélection par la finesse avec laquelle il interroge la question du regard et des apparences, mais aussi par son humilité, sa tendresse
envers ses personnages et l’art scénique qu’il dévoile, dans une approche quasi documentaire, le Taishu Engeki, théâtre populaire itinérant.

L’histoire :

Yuki, collégien issu d’une troupe de théâtre itinérante, change d’école chaque mois, une routine qui l’a habitué à la solitude. Il ne s’attend plus à se faire des amis. Un jour, on lui demande de remettre un message à Ken, un élève brillant mais marginalisé. À travers cette rencontre, ils se découvrent un point commun : la solitude. Ensemble, ils partagent leurs expériences, et malgré le peu de temps, une amitié naît. Pour Yuki, cette relation devient un refuge, transformant sa vision du monde et de sa propre vie, empreinte de changements constants.

La bande annonce :

☀️Ann, de Yu IRIE

Les résultats des votes étaient serrés mais c’est Ann de Yu Irie qui a obtenu la meilleure note; suivi de très près et en ex aequo par Confetti et Septembre 1923. Merci à vous cher public pour votre participation. Une belle récompense pour le réalisateur, présent lors des projections pour en discuter, ainsi qu’à l’actrice principale Yuumi Kawai, dernièrement lauréate du prix la meilleure actrice au Japon.

L’histoire :

Ann a eu une enfance difficile, battue par sa mère et forcée à se prostituer. Interrogée par la police qui la soupçonne d’usage de stupéfiants, elle rencontre Tatara, un inspecteur atypique qui gère une association d’entraide pour toxicomanes. Alors qu’elle commence à s’en sortir, la pandémie de Covid-19 frappe le pays. Drame réaliste inspiré d’un fait divers, servi par l’interprétation remarquable de ses protagonistes, le film explore la désespérance humaine tout en levant le voile sur les difficultés vécues par les plus vulnérables face à la pandémie.

La bande annonce :

⭐️Soleil d’Or Exceptionnel : Koji YAKUSHO

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