C’est un évènement à ne pas manquer si vous aimez le cinéma japonais classique. Le cycle de films intitulé « Masumura, l’extase et l’agonie « , c’est-à-dire six films réalisés par Yasuzō Masumura. Les projections commencent dans quelques jours, le 27 aout dans tous les bons cinémas 🙂
Distributeur en France : The Jokers
Liste des films en version restaurés : Seront présentés six films de ce réalisateur de légende de la Nouvelle vague, réalisés entre 1964 et 1969 : Passion, La Femme de Seisaku, Tatouage, L’Ange rouge, La Femme du docteur Hanaoka et La Bête aveugle.
La bande annonce :
Pourquoi ce réalisateur japonais ?
Dans l’histoire du cinéma japonais, Yasuzō Masumura (1924-1986) occupe une place à part. Trop longtemps resté dans l’ombre à l’international, il est pourtant l’un des réalisateurs les plus audacieux et singuliers de l’après-guerre. Formé à l’Université de Kyoto puis à la prestigieuse Centro Sperimentale di Cinematografia à Rome, Masumura revient au Japon imprégné d’un souffle moderne et d’une liberté créative singulière et audacieuse pour son époque.
Ses films se distinguent par une intensité visuelle et émotionnelle qui bouscule les conventions. Loin des récits traditionnels empreints de retenue, Masumura ose explorer la passion, l’obsession et la folie avec un style tranchant. Des œuvres comme La Bête aveugle (1969), Tatouage (1966) ou La Femme de Seisaku (1965) dévoilent un univers où l’érotisme, la cruauté et la beauté se mêlent dans des compositions d’images méticuleuses et souvent dérangeantes.
La femme japonaise est au centre de son cinéma, puissante, indépendante ou destructrice, elles brisent l’image docile souvent associée aux héroïnes japonaises des années 50 et 60. Son regard sur la société japonaise est critique : il questionne les normes sociales, dénonce l’hypocrisie et explore les zones d’ombre de l’âme humaine.
Sur le plan formel, il allie un sens précis du cadrage à une direction d’acteurs intense. Le résultat est un cinéma à la fois esthétique et viscéral, qui ne cherche pas à plaire, mais à troubler. C’est précisément cette radicalité qui rend son œuvre si précieuse aujourd’hui.
S’intéresser à Masumura, c’est redécouvrir un pan du cinéma japonais qui échappe aux clichés. C’est plonger dans un art à part entière, une passion brûlante où chaque film est une expérience sur la forme et sur le fond.
Pour aller plus loin : https://www.thejokersfilms.com/_files/ugd/33a7fd_e573efad9df34839b02d8bd19965847b.pdf