Le Palmarès du 17e festival du cinéma japonais contemporain KINOTAYO

Le Palmarès du 17e festival du cinéma japonais contemporain KINOTAYO

En ce samedi 16 décembre, dans la grande salle de la Maison de Culture du Japon à Paris, l’impatience est grande pour dévoiler le palmarès du plus important festival consacré au cinéma japonais en France. Une magnifique édition marquée pour moi par la découverte de plusieurs films. Voici le Palmarès du 17e festival du cinéma japonais contemporain KINOTAYO, avec trois films récompensés, dont le plus prestigieux soleil d’or suite grâce aux votes du public. Un jury de professionnels composé de Catherine Cadou, Nathalie Mercier et Guillaume Perrin, a décerné les deux autres prix, le Prix du Jury et le Grand Prix.

Une édition Kinotayo marquant une année 2023 exceptionnelle pour le cinéma japonais en France, depuis la sortie de la famille Asada en janvier à la projection du dernier film d’Hirokazu Kore eda « l’innocence » en ce mois de décembre.

1)Le Prix du Soleil d’Or remis à « Tsugaru Lacquer Girl »réalisé par Keiko Tsuruoka

Le Palmarès du 17e festival du cinéma japonais contemporain KINOTAYO

L’histoire : Miyako, rêve de quitter son emploi de caissière pour reprendre la petite entreprise de laque Tsugaru de son père. Elle l’aide lorsqu’il croule sous le travail, mais celui-ci mise sur son fils pour prendre sa relève, ce que ce dernier refuse. Comment pourra-t-elle accomplir sa vocation face à l’hostilité de son père dans un secteur en crise ? C’est un artisanat séculaire que nous fait découvrir Keiko Tsuruoka en adaptant le roman Japan Dignity de Miyuki Takamori.

L’analyse : Ce magnifique film retrace en détail le processus d’une technique en voie de disparition, consistant à peindre et à polir des objets en bois de manière répétitive jusqu’à atteindre la perfection. Au-delà de la dimension documentaire immersive et des vicissitudes d’une famille dysfonctionnelle, cette jeune réalisatrice engage une réflexion profonde sur la place de la femme et des minorités sexuelles dans un pays où le poids du patriarcat ne favorise pas leur épanouissement.

La bande annonce :

2)Le Prix du Jury à « Father of the Milky Way Railroad » réalisé par Izuru Narushima

Le Palmarès du 17e festival du cinéma japonais contemporain KINOTAYO

Le jury a déclaré: On a choisi ce film pour son éclat. Il retrace la vie d’un immense poète japonais, Kenji Miyazawa, dont tous les japonais connaissent au moins un poème Ame ni mo makezu (雨ニモマケズ). Avec une grande maîtrise du sujet, et des acteurs formidables, ce film retrace la vie de Miyazawa Kenji qui a vécu dans le région d’Iwate, au nord du Japon, magnifiquement bien rendue, avec ce lien avec la nature.

L’histoire : Masajiro Miyazawa est prêteur sur gages depuis des générations à Hanamaki dans le département d’Iwate. Il a un fils aîné Kenji et une fille Toshi. Kenji est censé lui succéder, mais refuse d’exercer une activité qu’il perçoit comme exploitant les plus pauvres, et se tourne vers l’agronomie afin d’aider la paysannerie. Un jour sa sœur tombe malade.

L’analyse : Adaptation d’un roman du même nom de Yoshinobu Kadoi, Father of the he Milky Way Railroad est un biopic en forme de mélodrame poignant sur Kenji Miyazawa (1896-1933) l’un des écrivains les plus lus au Japon, dont l’œuvre empreinte d’une grande sensibilité poétique et humaniste touche tous les publics. Admirablement servi par un casting prestigieux, en tête duquel Koji Yakusho incarne une figure paternelle bienveillante, le film interroge la force des liens familiaux, autant que leur conflictualité dans la nécessité d’affirmer son individualité.

La bande annonce :

3)Le Grand Prix à « Tea Friends » réalisé par Bunji Sotoyama

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Le jury a déclaré: Cette édition a donné un joli panorama du cinéma japonais contemporain et tous les films étaient passionnants. Mais un film nous a vraiment interpellés par son audace dans le choix de son sujet: la sexualité des personnes âgées, mais aussi, leur solitude. Et à l’image du personnage féminin, le sujet est traité avec beaucoup d’humanité, de délicatesse et de bienveillance. Nous avons été totalement conquis, d’autant plus que cela n’a jamais été au détriment de la forme, qui reste très élégante.

L’histoire : Mana Sasaki, une jeune femme dynamique qui a fondé et gère un service d’escorting pour les plus de 65 ans, recrute des personnes précarisées ou en détresse affective. En rupture familiale, elle tente de recréer un sentiment de communauté au sein de sa petite entreprise tout en faisant tourner les affaires, jusqu’à ce qu’un incident alerte la police.

L’analyse : Inspiré d’un fait divers réel, ce film d’ensemble porte un regard à la fois tendre et critique sur les relations humaines et la place des personnes âgées dans la société contemporaine. Évitant tout sensationnalisme par sa mise en scène retenue, Tea Friends lève le voile sur le tabou entourant la sexualité des seniors ainsi que les contradictions au cœur des sociétés libérales où l’aliénation de l’individu et le délitement du lien social affectent les plus fragiles. Les prostituées ou « tea girls » sont toutes incarnées par des actrices de plus de 60 ans, choisies au cours d’un atelier de théâtre, insufflant au film une vitalité et un réalisme documentaire.

La bande annonce :

https://www.youtube.com/@japoncinema

https://japoncinema.com/les-films-japonais-a-voir-au-cinema-en-2024/

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