La Tortue rouge est un film d’animation sorti en France le 29 juin 2016.
Ce film est le fruit d’un co-production internationale entre le Studio Ghibli (Japon), Wild Bunch (Allemagne), Prima Linéa et Why Not Productions (France). Il est réalisé par Michael Dudok de Wit (Pays-bas). Isao Takahata (réalisateur de chefs-d’œuvre comme Le Tombeau des lucioles ou Le Conte de la princesse Kaguya) est également intervenu pour superviser le projet et prodiguer ses conseils.
Le film a reçu un Prix spécial dans la catégorie « un Certain Regard » au festival de Cannes 2016. Un homme, rescapé d’un naufrage, se retrouve seul sur une île tropicale. Le naufragé tente alors d’organiser sa survie.
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« Une histoire simple mais pleine de profondeur »
Le point de départ du film est une tempête en mer, ou apparait un homme luttant contre la frénésie des flots.
Lorsque la mer, enfin calme, dépose son corps épuisé sur une île déserte, on croit deviner un scénario en forme de survie, de lutte entre l’homme et la nature pour quitter l’ile. Il fabrique d’ailleurs un radeau de fortune pour s’enfuir. Mais la nature déjoue sa volonté de Sisyphe dix fois, cent fois… Exactement comme le film déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur.
Ce récit est avant tout celui de la (re) découverte entre l’homme et la nature. D’abord en conflit (la tempête en mer, la violence de la tortue), l’homme est confronté à l’inconnu. Puis, porté par ses instincts, il va apprendre à découvrir son environnement, tirer profit de ses atouts. L’ile devient alors un lieu de vie ou l’homme ne fait plus qu’un avec la nature. Le film révèle l’homme à la nature et inversement, cette réciprocité étant matérialisée par les visions récurrentes du héros. Celle de la famille est certainement l’une des plus touchante et des plus poétiques.
Simple en apparence, le scénario (co-écrit par Michaël Dudok de Wit et la française Pascale Ferran) se révèle donc, au fur à mesure du film, d’une incroyable subtilité et profondeur.
Un autre des atouts de ce film est son humour. Toujours utilisé à bon escient, il s’inscrit parfaitement dans l’histoire et enrichit les émotions procurées par ce film. En particulier, vous verrez le running gag des petits crabes qui font des apparitions remarquables tout au long du film. On sourit avec plaisir à chaque apparition des petits crustacés.
« Le silence au service de l’émotion »
La particularité de ce film d’animation est qu’il est totalement sans parole. Seul quelques cris sortent de la bouche des protagonistes. J’étais un peu craintif sur cet aspect du film avant de le voir. Au final, il n’en ait rien. A aucun moment l’ennui ne prend le dessus. Le silence des personnes constitue même un atout puisque cet aspect renforce le film sur deux points.
D’une part, les émotions : l’absence de parole constitue un véritable révélateur d’émotions pour le spectateur. Par exemple, lors des scènes de contemplation sur la plage (couchés de soleil notamment) ou de la vie de la famille, il révèle toute la poésie du film. Il parvient aussi jusqu’au bout à maintenir une tension dramatique.
D’autre part, l’action : le silence renforce l’immersion et l’identification aux personnages. On a l’impression de participer à la construction du radeau, de nager pour regagner la plage ou de s’enfuir lors du tsunami.
Mention spéciale pour la musique qui colle parfaitement à chaque séquence du film.
« Une animation épurée, pleine de maturité »
Animé « à la main » et à l’ancienne, à l’aquarelle et au fusain, la tortue rouge est aussi un film contemplatif. Les jeux graphiques d’ombre et de lumière sont magnifiques.
J’ai particulièrement apprécié le soin apporté aux plans présentant le coucher de soleil et la nuit sur la plage. envoûtants et saisissants ils constituent une vrai source d’évasion pour le spectateur.
La volonté du réalisateur était de simplifier et purifier les mouvements. Dans une interview, il révèle que le mot d’ordre était de respecter la subtilité du comportement naturel. « On a filmé des acteurs en amont pour s’en servir comme modèle et étudier leurs mouvements ».
Il faut savoir qu’il a fallu quasiment dix ans à Michaël Dudok De Wit pour écrire, dessiner et tourner La tortue rouge. L’attente fut longue mais le résultat est à la hauteur des espérances. A ce titre, il est sans doute le meilleur film d’animation de l’année 2016.
Une remarque concernant le public présent dans la salle. Plusieurs enfants étaient présents et se sont un peu ennuyés manifestant leur agacement. Par ces caractéristiques, ce film diffère assurément des autres films d’animation du studio ghibli et la magie n’opère peut être pas sur toutes les générations.
Conclusion :
Au final, que retenir de ce film : une ode à la nature bien sur mais également une belle leçon de vie. La Tortue Rouge, dans son apparente simplicité nous livre une expérience unique. Il prouve également que l’addition de talents (co-production,réalisation et scénario) se met parfaitement au service l’animation, pour notre plus grand plaisir. Si ce n’est déjà fait, foncez le voir !
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La bande annonce :