Lorsque je pense à Akira Kurosawa, ce qui me vient me vient à l’esprit, ce n’est pas un mot mais une évocation : « Le plus grand ». Liste des films Akira Kurosawa.
Sur sa vie, je ne vais mentionner aucune date (temps) pour moi, il incarne l’éternité du cinéma. Je veux mettre en valeur sa fidélité, à l’image de son lien avec l’acteur Mifune Toshirô (16 films ensemble).
Sur son œuvre, bien que ce soit le plus connu des réalisateurs japonais, ce n’est pas celui que j’ai découvert en premier. J’ai découvert sa filmographie de manière décousue. Ce qui m’a peut-être le plus marqué, c’est sa diversité, ses prises de risque aussi.
En cinquante ans, il s’est essayé à plusieurs genres : ken geki (films de sabre) en lien avec le jidai-geki (films historiques) sont ses films de prédilection. Mais il s’essaie aussi à des variations d’aventure (La Forteresse cachée), la romance (un merveilleux dimanche), le Yakuza eiga (l’Ange ivre. Il est passé du drame (Le Duel silencieux, les bas-fonds, Les salauds dorment en paix) aux mélodrames (l’idiot) et à la comédie dramatique (Chronique d’un être vivant). Il pousse sa créativité jusqu’à des films expérimentaux (Rêves et Dodesukaden).
Après avoir vu toute sa filmographie, venez me dire que le cinéma japonais c’est toujours la même chose. C’est pour moi une des filmographies les plus riches dans sa diversité de l’histoire du cinéma, tous pays confondus.
Indissociable des studios Toho, il a connu ses débuts durant la Seconde Guerre mondiale puis le succès dans les années 1960 et la consécration à l’international.
Son identité, elle est aussi complexe et la preuve de son ouverture. Il est l’héritier d’un Japon féodal par son père, officier de l’armée impériale et prof d’arts martiaux, descendant d’une lignée de samouraïs. Il se laisse guider par la culture et le cinéma occidental. Les œuvres de Chaplin, John Ford et Jean Renoir, ses références. Au Japon, il a souvent été accusé d’avoir vendu son âme à l’Occident. Sa participation aux festivals de cinéma à travers le monde, ses multiples récompenses génère des jalousies.
Aujourd’hui, tout le monde est s’accorde à dire que ses films sont des chefs-d’œuvre du 7e art. Certains comme Rashomon ont accédé au rang des rares films universels/intemporels. Ils font partie du patrimoine du cinéma. Tous sont traversés par cette volonté de communiquer, de raconter l’histoire et des histoires extraordinaires. Tous sont guidés par un vent de liberté.
Je pense que c’est cela qui a inspiré les réalisateurs du monde entier. Les deux plus célèbres sont :
- Le parallèle est évident entre « les Sept samouraïs » et le western « les Sept Mercenaires » (The Magnificent Seven) de John Sturges
- « La forteresse cachée » a beaucoup inspiré de Georges Lucas pour « Star wars »
Dans cet article, je présente la liste de tous ces films, dans un ordre chronologique. À côté de chaque titre traduit en français, le titre japonais (en kanji comme sur l’affiche) et en Romanji.
Je précise que je présente les films qu’il a réalisés. Il a aussi été producteur de nombreux films. Avant 1941, il a aussi travaillé en tant qu’assistant réalisateur, en majorité pour les films de Eisuke Takizawa et Kajirō Yamamoto. Ce sont eux qui lui ont permis d’apprendre son métier de réalisateur. Il a aussi travaillé une fois avec la légende Mikio Naruse pour le film « Avalanche » (Nadare) en 1937.
- 1943 SUGATA SANSHIRO, LA LÉGENDE DU GRAND JUDO (姿三四郎 Sugata Sanshirō Judo Saga)
- 1944 Le plus beau ( 一番美しく Ichiban utsukushiku)
- 1945 Sanshiro Sugata, La Nouvelle Légende du grand judo (續姿三四郎 Zoku Sugata Sanshirō)
- 1945 Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre (虎の尾を踏む男達 Tora no o wo fumu otokotachi)
- 1946 Je ne regrette rien de ma jeunesse (わが青春に悔なし Waga seishun ni kuinashi)
- 1947 Un merveilleux dimanche (素晴らしき日曜日 Subarashiki nichiyōbi)
- 1948 L’ange ivre (酔いどれ天使 Yoidore tenshi)
- 1949 Le duel silencieux (静かなる決闘 Shizukanaru kettō)
- 1949 Chien enragé (野良犬 Nora inu)
- 1950 Scandale (醜聞 Sukyandaru Shūbun)
- 1950 Rashomon (羅生門 Rashōmon)
- 1951 L’idiot (白痴 Hakuchi)
- 1952 Vivre (生きる Ikiru)
- 1954 Les 7 samouraïs (七人の侍 Shichinin no samurai)
- 1955 Chronique d’un être vivant – Vivre dans la peur (生きものの記録 Ikimono no kiroku)
- 1957 Le Château de l’araignée (蜘蛛巣城 Kumonosu-jō)
- 1957 Les Bas-fonds (どん底 Donzoko)
- 1958 La Forteresse cachée (隠し砦の三悪人 Kakushi toride no san akunin)
- 1960 Les salauds dorment en paix (悪い奴ほどよく眠る Warui yatsu hodo yoku nemuru)
- 1961 Yojimbo (le garde du corps) 用心棒 Yōjinbō
- 1962 Sanjurō (椿三十郎 Tsubaki Sanjūrō)
- 1963 Entre le ciel et l’enfer (天国と地獄 Tengoku to jigoku)
- 1965 Barberousse (赤ひげ Akahige)
- 1970 Dodesukaden (どですかでん Dodesukaden)
- 1975 Dersu Uzala (デルス・ウザーラ Derusu Uzāra)
- 1980 Kagemusha, l’ombre du guerrier (影武者 Kagemusha)
- 1985 Ran (乱)
- 1990 Rêves (夢 Yume)
- 1991 Rhapsodie en août (八月の狂詩曲 Hachigatsu no rapusodī)
- 1993 Madadayo – pas encore (まあだだよ Mādadayo)
https://japoncinema.com/les-films-japonais-a-voir-au-cinema-en-2020
https://www.youtube.com/channel/UCeLmCGO5ksnjMM5MLrhCEDw