Pourquoi le successeur de Miyazaki n'existe pas ?

Le successeur de Miyazaki n’existe pas

« C’est le nouveau Hayao Miyazaki », « C’est le successeur de Miyazaki », « un film d’animation digne de Miyazaki ». Ce genre de phrases, je l’ai vue, revue, lue et relue trop de fois !

Après la sortie de « Your name », concernant Makoto Shinkai. Après celle de « Mirai, ma petite sœur », à propos de Mamoru Hosoda. Même Hiroyasu Ishida (qui n’en demandait pas tant) pour son premier long métrage « le mystère des pingouins » est désigné par une certaine presse « nouveau successeur de Miyazaki »… Le problème, c’est que de telles affirmations, sans arguments, ça ne veut strictement rien dire.

Si le jeu des comparaisons entre deux réalisateurs peut s’avérer légitime (les parallèles utiles pour étudier une thématique) tout ramener à Miyazaki, ce n’est pas une bonne accroche !

Comme pour les icônes du sport (Z. Zidane, M. Jordan) ou de la musique, quand on parle du cinéma d’animation japonais, on a tendance à se focaliser sur cet icône, un repère censé orienter tout le monde. Le problème c’est qu’à force de superposer trop d’étiquettes, on perd vite le sens de l’orientation.

Voir le nom de Miyazaki associé a celui de tous les nouveaux films d’animation, ça n’a aucun sens. Pour le réalisateur, c’est peut être flatteur, forcement vendeur, mais toujours réducteur. Pour le public, sûrement l’intention de faire monter la « hype ». Est ce que l’animation japonaise a encore besoin de ça en 2019 ?

Mon objectif est de vous démontrer que trouver le nom du successeur de Miyazaki, je m’en fiche royalement.

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L’animation japonaise est suffisamment riche et plurielle pour ne pas en avoir besoin. Dans une industrie du cinéma occidental que je trouve de plus en plus conformiste, où la majorité des films se ressemblent, le cinéma d’animation japonais (et plus généralement le cinéma asiatique) ose et innove pour nous surprendre. La liberté créatrice de chaque réalisateur est palpable, concrète. Toute forme de comparaison, même s’il elle peut s’avérer utile, se révèle toujours superficielle.

Pour prendre le chemin à l’inverse, j’ai décidé de me livrer à l’exercice. Thèse/antithèse/Synthèse, je vais essayer de comparer Mamoru Hosoda à Hayao Miyazaki. Avec des arguments, basés sur le chassé croisé de leurs parcours professionnel et leur histoire personnelle, qui a forgé leur identité.  Je vais enfin pouvoir répondre à ce question quasi-existentielle : Existe-t-il un successeur de Hayao Miyazaki ?

I- L’histoire d’un chassé croisé

Pour comprendre l’histoire du chassé croisé entre Hosoda et Miyazaki, il faut faire retour en arrière sur la carrière de chacun. L’occasion de vous raconter quelques anecdotes « croustillantes ».

« Hosoda et la déception du studio Ghibli »

Pourquoi le successeur de Miyazaki n'existe pas ?

Dès son plus jeune âge, M. Hosoda est passionné par l’animation. Il déclare cette phrase que je trouve très belle : « Enfant, je sentais plus de réalité à travers l’animation ». Lorsqu’il voit pour la première fois « Le Château de Cagliostro » en 1979, c’est une révélation. Sa vocation est née.

Pendant ses études à l’université des beaux arts, il décide d’envoyer une lettre de candidature (avec 150 tableaux, au lieu des 2 demandés) au studio Ghibli. La réponse est négative. Il reçoit une lettre de refus signée de Miyazaki en personne (qu’il aurait conservé). Le motif du refus est cruel mais réaliste : vous êtes trop jeune.

A l’âge de 33 ans, après une expérience pleine de succès au studio Toei, il est recontacté par le studio Ghibli. Il est même engagé pour réaliser le château ambulant. Mais cette courte expérience est un échec. Hosoda se retire rapidement du projet, en raison de conflits avec certains membres du studio Ghibli qui n’acceptaient pas ses propositions. Il est immédiatement remplacé par Miyazaki himself et avoue avoir ressenti « une rage immense » à ce moment.

Hosoda se confie sur l’importance pour lui, du relationnel et de la liberté pour s’épanouir dans le travail (ce qu’il n’a pas trouvé chez Ghibli). il déclare : « quand j’ai travaillé sur le Château ambulant, je n’ai jamais rencontré Miyazaki ». Je que j’appréciais chez la Toei, c’est qu’on discutait beaucoup, on s’amusait, il y avait un véritable esprit d’équipe. Cet esprit collectif, cette quête de liberté dans le travail, il va les retrouver chez MADHOUSE puis les cultiver au sein du studio CHIZU qu’il a co-fondé en 2011.

Quand à une prétendue rivalité avec Miyazaki, il déclare : « le fait que Miyazaki et moi ne nous entraidions pas, ça nous pousse, je pense, à être meilleurs, à tenter d’aller plus loin. C’est ce qui est excitant dans la coexistence de plusieurs studios ». Pour Hosoda, la déception Ghibli n’en est pas vraiment une. Cela a été plus pour lui une opportunité de voir autre chose afin d’exprimer pleinement sa liberté créatrice. Cette expérience, est au mieux un vecteur de motivation, parmi d’autres, rien de plus.

« Miyazaki et la quête d’un successeur »

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La succession de Miyazaki au sein du studio Ghibli, qu’il a crée en 1985 AVEC Isao Takahata, c’est une question récurrente depuis ses premiers succès. Est-ce l’absence d’un successeur désigné qui explique les renoncements successifs de Miyazaki à la retraite ? Pour moi la réponse est non.

En 2013, pour la seconde fois, Hayao Miyazaki annonce sa retraite lors d’une conférence de presse à Tokyo. Cela va peut être vous surprendre, Hayao Miyazaki est un homme assez solitaire, qui souvent froid et distant.

Dans les médias, derrière son sourire communicatif, il est peu présent car il a horreur d’être filmé ou interviewé. Dans son travail, Il est craint car il peut être très sévère avec ses équipes. Nombreux sont les employés qu’il a découragé ou poussé à abandonné un projet. Et rares sont les associés qui veulent retravailler avec lui. Pour la sortie de Mononoke aux États-Unis, il envoya un sabre à Harvey Weinstein (alors patron de Miramax) pour lui faire comprendre que toute tentative de coupe serait malvenue !

En réalité, cette image est aussi une carapace. Son humour, sa sensibilité et son amour pour la nature, il la réserve pour ses films.

Dans tous les cas, cette exigence dans le travail (envers lui et envers les autres) a certainement  été un frein à la quête d’un successeur. Plusieurs tentatives se sont avérées infructueuses.

D’abord l’extrêmement talentueux Yoshifumi Kondô, réalisateur de « Si Tu Tends l’Oreille » en 1995, qui mourut trois ans après. Suivit du projet confié à Hiroyuki Morita : « Le Royaume des Chats » en 2002, mais le film fut un échec pour le studio Ghibli.

Ensuite, on pensa au fils de Miyazaki, Goro (qui dirigeait alors le musée Ghibli) pour prendre la relève. Mais les relations complexes avec son père mirent rapidement fin  à cette tentative. D’abord réalisateur des « Contes de Terremer », Goro fut critiqué par son père à la sortie du film. Il est revenu à la réalisation en 2011 avec l’adaptation du shôjo « La Colline aux Coquelicots », sans parvenir à égaler le génie de son père. Enfin, Hiromasa Yonebayashi, qui a réalisé « Arietty » en 2010. Lui non plus n’a jamais vraiment convaincu Miyazaki…

Il aura fallu attendre 2019 pour avoir sa réponse officielle sur cette quête illusoire d’un successeur. Dans le documentaire « Never ending man, Hayao Miyazaki » de Kaku Arakawa,  il avoue clairement y avoir définitivement renoncé. Il se concentre désormais pleinement à son prochain long métrage, qu’il dessinera intégralement à la main.

II – Mon analyse de leurs filmographies

J’analyse dans cette partie les parallèles et les lignes de fuite. Il faut mettre perspective leurs messages, leurs valeurs pour mieux comprendre leurs filmographies. Bien sur, l’exercice reste subjectif, et me parait (pendant que je rédige cet article) forcement restrictif, au regard de la richesse de leur œuvre respective.

-« leurs points communs » :

Une volonté d’unir le fantastique et le réel :

C’est là où je pense les deux œuvres sont les plus proches. Chaque film nous présente le quotidien d’un jeune enfant et de ses parents. Il va vivre ensuite, sans ses parents des aventures fantastiques et faire de nouvelles rencontres. Cette quête initiatique, source d’aventures et d’apprentissages, on la retrouve dans tous les films de Miyazaki et Hosoda.

Placer le spectateur du point de vue de l’enfance :

Je pense que c’est en grand partie ce qui fait la magie de leurs films. Les deux réalisateurs nous placent du point de vue de l’enfance, dans un univers d’émerveillement où tout semble possible. Ce qui parait quasi-impossible dans un long métrage devient presque naturel, une évidence avec le génie créatif de ces deux réalisateurs.

Quel que soit notre âge, on est plongé dans une aventure épique, avec l’impression de partager les émotions des personnages. C’est ce qui fait le caractère universel de leurs films. C’est vrai pour Chihiro (8 ans), Mei (4 ans) et Satsuki (10 ans) dans mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière… On retrouve aussi cela chez Hosoda avec Kun (4 ans) et sa petite sœur. Pour réussir ce tour de magie, les deux réalisateurs se sont inspirés directement de leur enfance mais pas seulement. Ils vont puiser dans leur quotidien, leurs voyages, dans la vie de leurs amis, toutes ces choses merveilleuses qui font la vie.

Le style d’animation :

Même si le style est différent, il présente des rapprochements. C’est « l’école du mouvement (ou animation limitée) » dont Miyazaki, Takahata et Otsuka ont jetés les bases. Elle repose sur une simplification du design dans le but de renforcer les expressions des personnages. Celui a qui Hosoda doit beaucoup dans l’animation de ses films, c’est Sadamoto (connu aussi pour son magnifique travail sur l’anime Evangelion). Parmi les principales caractéristiques de son design d’animation, la représentation du corps. Assez filiformes et longilignes, ils sont presque anonymes. Ils dénotent avec les visages, particulièrement travaillés, collent parfaitement à la personnalité des personnages.

Un message d’amour et de bienveillance envers la nature :

C’est une valeur commune des deux réalisateurs. Celle que que pour grandir, pour progresser, il faut toujours rester à l’écoute de son environnement. De la nature, mais aussi de tout les êtres qui la compose. Ils ne sont pas seulement les compagnons du quotidien. Il sont la source d’une énergie positive indispensable pour nous et les générations futures.

Deux caractères affirmés :

Les témoignages de leurs collègues de travail convergent : Hayao comme Mamoru ont du caractère. Ultra perfectionnistes, entêtés, ils sont déterminés et exigeants, parfois à l’excès. Ils n’hésitent pas à aller au conflit pour avoir gain de cause avec leurs producteurs. Mais, c’est le lot de tous les grand réalisateurs (prenez Walt Disney par exemple). Si on creuse un peu, on découvre derrière la carapace de ces deux génies, une grande ouverture d’esprit et un humour en toutes circonstances. C’est pourquoi, ils méritent que l’on s’intéresse à leur personnalité, à leur vie, à qui se cache derrière le crayon pour mieux comprendre leur oeuvre. Quand j’étais ado, je regardais beaucoup d’animés, mais je ne m’intéressais jamais aux personnes en charge du projet. Aujourd’hui, je trouve passionnant de connaitre qui se cache ces bijoux de l’animation japonaise.

o »leurs différences » :

  • Le rapport au capitalisme :

Je trouve l’œuvre de Miyazaki revêt un caractère beaucoup plus universel que celle de Hosoda. Chez Miyazaki, on ressent toute sa critique de la société japonaise et plus particulièrement son rejet du système capitaliste. Chez Hosada, il me semble qu’il accepte cette assise du capitalisme sur une société qu’il cherche à faire progresser (égalité hommes/femmes…).

  • Le rôle des animaux :

Dans les films d’Hosoda, ce sont des animaux du quotidien. Il sont proches et alliés des personnages. Chez Miyazaki, ce sont plus des créatures magiques, sauvages (comme Totoro ou Ponyo) ou ayant subit des mutations (princess Mononoke). Les personnages vont devoir les apprivoiser et réciproquement.

Une vision fantastique qui n’est pas toujours positive. Lorsque les hommes se transforment en animal (comme les parents ou les salary men dans le voyage de Chihiro). Presque comme un sanction, ils se retrouvent dépossédés de leur humanité. Miyazaki est donc plus critique qu’Hosoda pour qui les personnages qui ont l’aspect d’animaux (Ame et Yuki) conservent toujours leur humanité.

  • L’utilisation des images de synthèse :

Elle est quasi inexistante dans les films de Miyazaki. La raison, il l’explique dans le documentaire Never ending man que je vous invite à regarder. Hosoda, lui est beaucoup plus ouvert aux évolutions des techniques d’animation. La 3D est assez présente dans ses films mais je trouve qu’elle s’intègre assez bien à l’animation traditionnelle.

  • Le rapport au temps :

C’est un des thèmes les plus important (avec la famille) de Mamoru Hosoda. Il occupe un rôle central dans sa filmographie (la traversée du temps, Mirai, le garçon et la bête). Chaque histoire joue avec le passé, le présent et le futur des personnages pour mieux capter les moments forts de leur vie. Mieux, chaque film peut être vu comme lié au précédent (par exemple, le clin d’œil à l’enfant loup dans Mirai). Dans les films de Miyazaki, on ne sait jamais précisément à quelle date on se situe. Pour lui, ce qui est plus important que le rapport au temps, c’est la projection du réel vers l’imaginaire (que l’on retrouve par exemple avec la découverte de Totoro où l’arrivée au palais des bains dans voyage de Chihiro). On part d’une situation réel et on bascule dans l’imaginaire.

  • Le thème de la famille :

Il est abordé de manière beaucoup plus développé et intime chez Hosoda. Je le trouve ainsi très proche du cinéma « classique » et notamment des films Kore-eda. Il décrit des tranches de vie, la réalité de notre quotidien avec beaucoup de détails et une analyse sur la société contemporaine japonaise. Miyazaki se focalise plus sur l’histoire d’un personnage (ou d’un duo) mais ne va pas plus loin dans l’exploration de sa famille qui est une base de départ (presque un prétexte) pour nous montrer une quête initiatique. Même si on peut interpréter certaines scène du voyage de Chihiro ou de mon voisin Totoro, en lien avec sa vie personnelle, on ne connait pas sa vision de la famille.

Conclusion :

Au final, impossible de voir Hosoda comme le successeur de Miyazaki. Lui-même confirme aujourd’hui qu’il n’en a plus besoin. Point final sur sa succession. Comme la guerre de Troie n’aura pas eu lieu (Pièce de théâtre de Jean Giraudoux), le successeur de Miyazaki n’existe pas.

Le terme héritier est-il alors plus approprié ? Peut être, si l’on considère qu’il résulte d’un mouvement volontaire d’appropriation. La question reste ouverte est la réponse dépend aussi de votre manière d’appréhender l’animation japonaise. 

Hayao Miyazaki est LA référence du cinéma d’animation japonais. Un visionnaire dont l’imaginaire dépasse le cadre du rationnel et du réel.  Ses œuvres intemporelle ont ouvert la voie à une nouvelle façon de faire de l’animation. Pour moi, ce sont ses personnages, les univers qu’il a créé qui sont à jamais ses héritiers. Compagnons intemporels et universels pour toutes les générations de spectateurs qui ont découvert, découvrent et découvriront l’animation japonaise à travers ses films.

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Mamoru Hosoda, dans sa quête de vérité sur le monde contemporain et l’exploration du quotidien de la vie au Japon, tend la main à une nouvelle génération de spectateur. Pour cela, il s’inspire peut être des films du studio Ghibli mais il s’en émancipe clairement. Par une volonté de montrer la réalité et la modernité et les détails de ce monde. Je trouve qu’il va plus loin que Miyazaki sur plusieurs points,  pour mieux nous aider à comprendre et accepter la réalité.

Et c’est là le plus important aujourd’hui. Que le cinéma d’animation japonais continue de faire émerger des talents qui n’ont pas peur de s’émanciper de l’étau formé par les grands groupes et prennent des risques artistiques. Faire un cinéma qui créée de la valeur plutôt qu’un cinéma qui copie pour uniquement faire de l’argent. 

Au final, tout cela n’est pas bien grave. Voir le nom de Miyazaki dans chaque critique, maintenant ça me fais juste rigoler (comme tous les passionnés d’animation japonaise je suppose). Si cela permet à un plus grand nombre de personnes d’aller au cinéma, c’est même positif. Ce qui me dérange juste, c’est le message simpliste et un peu conservateur envoyé aux lecteurs.

C’est sous-estimer la richesse de chaque film d’animation et le fait que chaque réalisateur est plus différent qu’il n’en à l’air et possède sa propre vision des thèmes qu’il aborde. Leur histoire, leur imagination, leurs passions sont les sources de leur inspiration. Il suffit de voir les récents « les enfants de la mer » ou « Promare » pour s’en rendre compte. Je souhaite qu’ils puissent encore longtemps travailler avec la même sincérité et la même humilité. C’est là qu’est la véritable la filiation entre les grands réalisateurs dont font partie Miyazaki et Hosoda, Yamada, Katabushi, Oshii, Takahata, Kon, Yuasa, Shinkai, Ishida, Imaishi, et bien d’autre « avenir ».

Voilà pour mon analyse. Si vous avez réussi à lire ce long (trop long) article jusqu’à la fin, un grand merci !!! N’hésitez pas à me donner votre point de vue dans les commentaires.

Pourquoi le successeur de Miyazaki n'existe pas ?

PS : Un dernier mot pout vous dire qu’il ne faut surtout pas oublier que chaque film d’animation est le résultat du travail d’une équipe et pas d’une seule personne. A titre d’illustrations, Miyazaki n’a jamais été seul. Il doit beaucoup par exemple aux merveilles de musiques composées par Joe Hisaishi. Hosoda aurait-il connu le même succès sans le character design du maestro Yoshiyuki Sadamoto ?

https://japoncinema.com/les-meilleurs-films-danimation-du-studio-ghibli/

 https://www.lesinrocks.com/2019/06/27/cinema/actualite-cinema/hayao-miyazaki-une-serie-documentaire-passionnante-sur-le-cineaste-accessible-gratuitement/

 

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