J’ai vu le film deux fois cette semaine, une première fois le jour de sa sortie avec des adultes et la seconde le week end avec des enfants. C’est intéressant car j’ai pu comparer les réactions. Voici ma critique, analyse, impressions, les termes importent peu.

Au tout début, dans une des premières répliques Luigi dit à Mario que « ce n’est pas une publicité, c’est du cinéma ». Alors est ce que ce film d’animation Mario au cinéma est une réussite ? 30 ans après l’adaptation live ratée qui avait découragé tout le monde. Moi que j’attendais de ce Mario au cinéma, c’est avant tout ressentir des émotions.

Sans détour, j’ai aimé ce film d’animation. D’abord parce qu’il m’a permis de retrouver ce qui a fait partie de mon enfance, de mon adolescence, de ma passion en tant qu’adulte pour les jeux vidéos et des personnages que j’adore. Il m’a rappelé des moments avec mon père à échouer puis réussir à passer les niveaux sur Nes. Avec mes amis pour terminer à la première place à Mario Kart sur Snes. Des soirées devant ma télé sur Nintendo 64 pour parcourir l’univers immense de l’open Super Mario 64. Toutes ces premières fois qui rendent les émotions et mes souvenirs videos-ludiques inoubliables. Tout cela, l’équipe en charge du film l’a compris et très bien transposé à l’écran. Pour le dire plus simplement, on ressent la passion qui anime la réalisation de ce film, devant et derrière l’écran de cinéma. Le résultat respecte l’univers créé par Shigeru Miyamoto au début des années 80 et qui a depuis traversé les générations.

Mario Bros le film est à la fois un hommage à cette période mais je le vois aussi comme un chemin nouveau tracé dans l’histoire de tous ses personnages. C’est une des raisons pour laquelle je pense qu’il faut indulgent avec ce film d’animation qui a des qualités et des défauts (comme tous les films).

La principale qualité, pour moi, c’est celle de l’animation. Elle est incroyable du début à la fin. Chaque représentation est extrêmement moderne, colorée, les personnages et les décors foisonnent de détails. 

Une autre qualité, c’est que l’on ne s’ennuie jamais. Car il y a beaucoup d’action. L’animation est  fluide et les scènes très dynamiques. Un vrai feu d’artifices que les enfants ont adoré.

C’est pour cela qu’il faut voir ce genre de film d’animation au cinéma. Sur grand écran, l’expérience visuelle et l’impression d’immersion sont décuplées. Tout part dans tous les sens. Le film alterne de manière intelligente les scènes en mode jeu vidéo 2D, et de scènes spectaculaires à travers les bascules de plans vers des vues subjectives. Comme lorsque Mario et Luigi sont dans les égouts de Brooklyn et bien sur la scène des karts (les deux scènes) qui font partie des meilleures du film. Tout le monde dans la salle était à fond. Lors des deux séances auxquelles j’ai assisté, je peux vous garantir que les enfants et les parents ont appréciés l’univers et le spectacle qui vont dans le bon sens.

Enfin, je reviens un peu sur les références qui sont nombreux, c’était attendu avec un univers aussi riche. Je vais rédiger un article dédié sur ce thème. Je trouve que ces références se dévoilent de manière assez subtile, suffisamment pour les apprécier toutes. On n’est pas déçu. Celles que j’ai préféré est le moment ou Mario joue à la Nes et lorsque Mario, Peach, Donkey kong et Peach sélectionnent leurs karts. J’ai apprécié aussi la représentation du système des « power up ». Lors de mon deuxième visionnage, j’ai pris encore plus plaisir à les revoir en découvrir de nouvelles. Bien sur mon avis sur ce point est biaisé par ma connaissance des jeux videos. D’ailleurs, je suis curieux de savoir comment quelqu’un qui ne connait pas du tout ni l’univers ni les personnages de Mario peut percevoir ce film. En tout cas mon fils qui n’y a jamais joué a beaucoup aimé ce film, il a retenu et adoré quand Mario et Luigi lance « Mama mia ». 

Cotés défaut, Mario bros le film n’est pas exempt de tout reproches. A commencer par les musiques qui sont globalement décevantes. Qui a eu l’idée d’intégrer ces tubes des années 80 alors que les musiques originales Koji Kondo auraient été parfaites pendant tout le film. Il y a tellement, il y avait de quoi faire. Que nenni ! ils ont préféré nous mettre « take on me » qui est posé à toutes les sauces et que j’ai réentendu ce soir dans un pub pour une émission de téléréalité. Par contre à chaque fouis les musiques originales sont présentes, c’est très bien, avec les frissons pour certains. C’était facile de nous en donner plus !

Je dois aborder la question de l’histoire. Elle est simple, sans surprise et assez linéaire comme une carapace verte lancée à toute vitesse. Il est vrai aussi que j’ai pris un vrai plaisir à chaque apparition d’un nouveau personnage et au développement (aussi faible soit il) de l’histoire dont je retiens les valeurs de persévérance et la relation père fils (croisée entre Mario et Donkey Kong) qui prend un tout petit peu de relief. J’ai apprécié aussi l’introduction dans Brooklyn ou l’on assiste à quelques scènes dans la maison de Mario et Luigi avec la famille des deux plombiers. Mais tout cela reste très léger. Ne vous attendez pas à un film d’animation avec plusieurs degrés de lecture comme les films Pixar et encore moins à la magie des films d’animation japonais, ceux de Miyazaki en tête. Mario n’est pas du tout dans la même catégorie. C’est peur être là la limite de ce film Mario, il nous donne ce que l’on avait envie de voir et puis c’est tout, il ne cherche surtout pas à aller plus loin.

Un autre point, (que je n’ai pas détesté) mais qui m’a quand même surpris car je m’attendais à mieux, c’est le manque d’humour réussi. Le seul « running gag » pas trop mal est celui sur Mario et son rapport aux champignons qu’il n’aime pas manger. Mais pendant les deux séances auxquelles j’ai assisté, le constat a été sans appel, les enfants présents dans la salle n’ont quasiment jamais rigolé. Il y a pourtant plusieurs gags « Slapstick » (une forme de spectacle grossièrement exagérée ou inattendu) comme celui du chien qui tombe par la fenêtre mais cela ne fonctionne pas. Je suis étonnée car Illumination est passé expert dans le domaine depuis les minions mais peut être est ce volontaire de leur part pour ne pas rendre trop ridicule les personnages je me pose des questions…

Enfin, j’ai trouvé le personnage de Luigi un peu trop en retrait. La relation avec son frère est bien présente (ma scène préférée est celle du bas à sable) mais son personnage est un peu sous exploité alors que le potentiel est énorme. Nul doute que l’arc Luigi va arriver dans le ou les prochains films.

Un mot sur le doublage qui est qualitatif avec des voix en VF à la hauteur des ambitions. Seul Bowser peut souffrir de la comparaison avec la version Américaine ou il est incarné par Jack Black, difficile de faire mieux.

Conclusion : Si au début du film,  Luigi dit à Mario que ce n’est pas une publicité, c’est du cinéma, tout au long du film, j’ai bien ressenti les émotions d’un film au cinéma. C’est aussi simple que ça. Mario est un film est généreux, plein de bonne énergie et c’est ce que je recherchait quand je suis allé voir ce film que j’attendais depuis longtemps.

Après la fin du film, viendra le temps de la réflexion pour regarder de plus haut et analyser en quoi le film ressemble à une longue cinématique Nintendo. Pour l’instant je veux en profiter et le voir comme les premiers jeux vidéos. Un plaisir pour s’amuser, avancer, sauter, changer de monde pour mieux y retourner. Pour le reste, je vais attendre les prochains films Mario Bros pour avoir une analyse plus poussée du plus célèbre personnage de Nintendo.